Depuis la nuit des temps, toutes les démarches entreprises dans l’intérêt de la collectivité aboutissent après de multiples négociations, conciliabules, stratagèmes, parfois, au prix fort en perte de vies humaines et de destruction des biens.
Chez nous, rien qui semble noir ne l’est réellement tant qu’il ne soit pas analysé à la loupe pour faire ressortir les nuances. Des petites nuances qui font toujours une grande différence.
Ce lundi 30 mai 2016, l’Haïtien moyen qui n’est pas au bout de ses peines voilées par des espoirs saupoudrés, assiste avec impatience l’arrogance des uns et l’incompréhension des autres refusant de donner une dernière chance à ce pays.
Avec la publication du rapport élaboré par la Commission électorale indépendante, une perche est tendue à ceux qui veulent longer la main pour entériner une page conflictuelle découlée des élections contestées de l’année dernière.
Le pays se meurt et le palliatif à ses maux, n’est la solution miracle d’aucun regroupement d’hommes ou d`un homme. C’est le destin de toute une collectivité qui est en jeu. Il est venu le temps qu’après huit mois de suspension d’activités électorales, que l’Haitïen se surpasse et que les rivalités triviales soient dépassées par nos capacités à s’autocritiquer, à transcender pour admettre nos erreurs et reconnaître nos laideurs.
En cette deuxième décennie du XXIème siècle, on accuse le pays, remarquons-le bien, par ceux chargés de nous assister, mais ont préféré la division à la solidarité, d’être en retard d’un demi-siècle par rapport à ses voisins limitrophes.
Si cette commission, comme on le clame haut et fort, serait la toute première à la recherche d’une sortie de crise à l’haïtienne, nous ne sommes plus loin maintenant de l’établissement des bases pour faciliter une entente nationale. Et si celle-là se rapprochait un peu de la fameuse nuit d’août 1791, les flammes pourraient nous guider vers la sortie du tunnel qu’on ne croyait pas être retrouvée de si près à sa portée. Et 1804 était seulement à une décennie du Bois-Caiman.
« Jour J-0 », le tic-tac de l’horloge commence les décomptes. J’entends son bruit fort dans le silence des nantis. La CIEV, nous l’avions voulue, nous l’avions créée et elle accouchera ce qu’elle a accouché. Vous n’aviez pas voulu de cet enfant-bâtard, mais pourquoi le principe sacré du mariage fut-il violé ?
Mais pourquoi aviez-vous passé le plus clair de votre temps à chanter pendant l’été et quand vint l’hiver, la maison s’est retrouvée vide de provisions. Il était toujours dit qu’un pays ne vive pas toujours de bal, carnaval, festival, régal mais de vrais projets sociaux et durables, sans aucune forme de propagande.
A la lumière des quatre semaines que la commission a mises pour analyser, ensuite évaluer le processus électoral avorté des 9 août et 25 octobre 2015, que la lumière surgisse de l’ombre de mensonges, de rumeurs ou des cas de fraudes relevés. Et que l’unique gagnant de ces 8 mois de ralentissement d’activités, soit le pays.
Alea jacta es! Quand le vin est tiré, il faut le boire.
Claudy Briend Auguste (Rezonodwes)

