Equateur : une journée à risque pour le président Moreno

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En Equateur, entre 1996 et 2004, aucun président n’a su terminer un mandat, destitué par le Parlement ou renversé par la rue.

Grève nationale et manifestations à Quito, la situation est très tendue mercredi en Equateur, où la décision du président d’augmenter les prix du carburant a déclenché la colère de la population. Un mouvement social inédit depuis 2007, rappelle Vatican News, et les violences ont poussé le gouvernement à décréter l’état d’urgence.

Mercredi 9 octobre 2019 ((rezonodwes.com))– Des centaines d’indigènes et de paysans équatoriens ont marché ces derniers jours en direction de Quito, certains armés de bâtons et le visage masqué, ils rejoignent les protestations contre une hausse massive des prix du carburant, décidée par le gouvernement du président Lenin Moreno. Une réforme obligatoire pour pouvoir bénéficier de l’aide du FMI. 

Au matin du mercredi 9 octobre, une grande journée de manifestation dans la capitale et de grève dans tout le pays, ont exprimé le profond mécontentement de la population dont les revendications sont appuyées par plusieurs syndicats. Des nouvelles rapportent que la journée risque est émaillée de violences. 

Lundi, déjà, des incidents ont éclaté entre manifestants et force de l’ordre aux abords du siège du gouvernement, dans un quartier historique de Quito, bloqué par la police. Craignant des débordements, le président a annoncé la même journée le transfert du gouvernement à Guayaquil la deuxième plus grande ville du pays. 

Le renversement… Presque une tradition

Interviewée par Vatican News, Marie-Esther Lacuisse, une chercheuse associée au CREDA, le centre de recherche et de documentation sur les Amériques, détaille qu’ «En Equateur, l’hypothèse du renversement n’est jamais à exclure», pronostiquant que «cette décision politique peut coûter très cher au président», qui prend des risques à ne pas revenir sur sa décision. 

A rappeler qu’entre 1996 et 2004, aucun président de l’Equateur n’a su terminer un mandat, destitué par le Parlement ou renversé par la rue. En janvier 2000, le président Jamil Mahuad avait été renversé à la suite de violentes manifestations indigènes auxquelles avait participé la Confédération des nationalités indigène de l’Équateur (Conaie) dans un contexte de crise économique. Pour répliquer au gouvernement, la Conaie a annoncé elle aussi dimanche «un état d’urgence dans tous les territoires indigènes».

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