L’insolite dans tout ça c’est qu’un vote coûte aujourd’hui 100.000 dollars usd au parlement haïtien. Hélas !
Vendredi 13 septembre 2019 ((rezonodwes.com))– Figurant parmi les pays les plus pauvres du monde, Haïti connait ses plus grands déboires durant ces dernières années.
La criminalité, la pauvreté, le vol et la corruption sont entre autres les principaux indices qui poussent nombres d’observateurs ou instances internationales à classer le pays, l’ancienne perle des Antilles, parmi les pires destinations au monde. En exemple on peut se référer au classement de « International SOS », la plus grande société d’assistance internationale aux voyageurs en 2017, la « Forbes magazine » en 2018 et 2019, etc.
Chose triste pour nombres d’haïtiens qui se dévouent chaque jour pour vendre une meilleure image du pays à travers le monde.
Ainsi, comme le poète-révolutionnaire René Depestre, je considère le cas d’Haïti comme une sorte d’ « hapax étatique » i-e une forme d’occurrence caractérisée par la mauvaise gouvernance, l’idiotie des gouvernants, la zombification des gouvernés et la tétanisation de la société civile.
Le pays est malade et connait de nos jours l’un des pires moments de son histoire. Une sorte de tremblement historique et identitaire ravage aujourd’hui tout le pays, laissant divers acteurs fissurés : les dirigeants globalement sont délabrés, irresponsables et incompétents, la population est livrée à elle-même et les acteurs non-étatiques sont quasiment absents. Le pays est mourant.
Cependant, le pire dans tout cela c’est que le mal d’Haïti est principalement et fondamentalement lié à la Corruption. La corruption mange l’Etat ! Le pays vit de scandales politiques ! Plusieurs rapports sur le dossier petro caribe montre que les hommes et femmes qui se sont succédé à la tête de l’Etat ont dilapidé plus de 4,2 milliards de dollars américains de ces fonds. Mais jusqu’à présent la justice tarde à agir car elle est totalement faible et prise en otage par la politique.
Cette corruption du pouvoir politique engendre ainsi la misère, le désespoir, le désenchantement des jeunes diplômés et l’insécurité grandissante. Cette dernière est vraiment l’épée de Damoclès qui angoisse le quotidien de la population. Le pays est donc livré aux mains des gangs armés. Ainsi, Martissant est à ce jour considéré comme le triangle de la mort car on a plus de chance de se faire attaquer dans cette zone que de sortir sain et sauf. Et les bandits sont pour la plus part des travailleurs, soldats de certains hommes et femmes politiques. L’ex DG de la PNH, Monsieur Michel-Ange Gédéon a été on ne peut plus clair sur le sujet lors de son discours de fin de mandat.
Bref, Haïti est livré entre les mains des hommes et femmes politiques de mauvaises presses, entre les mains de certains acteurs malveillants du secteur privé qui sont contre le développement du pays. À ce jour on suit donc de très près le dossier petro caribe, on attend une véritable enquête sur les rapports privilégiés qu’auraient entretenus un sénateur en fonction avec l’un des bandits les plus recherchés du pays, un éclaircissement sur l’affaire des sept (7) mercenaires sur le gouvernement du notaire Céant […], Donc sur tous ces dossiers, on attend le mot du droit. Car la justice élève une nation et l’injustice la condamne au néant.
Ainsi, dans l’attente de cette justice étatique, le quotidien haïtien est coloré par des gallons jaunes et par l’odeur nauséabonde de ces déshonorables hommes et femmes en costumes qui continuent de s’enrichir illicitement sur le dos de la population alors que leur principal rôle était de contrôler et de veiller sur la bonne marche de l’Etat. L’insolite dans tout ça c’est qu’un vote coûte aujourd’hui 100.000 dollars usd au parlement haïtien. Hélas !
En espérant que le peuple sortira un jour de sa zombification pour prendre en main son avenir, je ne vais pas m’avouer vaincu comme nombres de compatriotes sur le cas d’Haïti malgré les diverses intimidations. Le changement d’Haïti viendra par une lutte constante et sans relâche contre les oppresseurs. L’histoire dira le reste !
Dahney Corielan
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