Journée de forte tension à Port-au-Prince en raison d’une pénurie d’essence

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Pour le gouvernement Moise/Lapin-Michel, il n’y a pas de crise de « pénurie de carburant« , mais plutôt de « rationnement dans les stations de service« .

A moins de 24 heures de l’ouverture de la séance d’intronisation de Fritz William Michel par le député Gary Bodeau, comme Premier-ministre, en dépit d’une annonce faite par le gouvernement de l’arrivée d’environ 258 000 barils de pétrole en Haïti, Port-au-Prince a vécu une journée de forte tension avec des manifestations spontanées contre la pénurie de carburant. Le gouvernement n’arrive pas à payer à temps ses factures pour le renouvellement des stocks…

Port-au-Prince, lundi 2 septembre 2019 ((rezonodwes.com))–Dans plusieurs endroits de la capitale, des automobilistes ont allumé des pneus usagers pour dresser des barricades et ont bloqué les passages dans plusieurs rues, pour dénoncer, selon eux, le fait que de nombreuses stations-service ont été « ravitaillées de manière très irrégulière« .

Ce mouvement improvisé initié par des chauffeurs du transport public s’était vite propagé dans plusieurs quartiers de la capitale tôt dans la matinée du lundi. Comme une contagion les flammes ont embrasé plusieurs rues du centre-ville de Port-au-Prince

Ils ont également critiqué le fait que certains propriétaires préfèrent vendre des produits pétroliers à des particuliers pour alimenter le marché parallèle avec un prix de vente plus élevé et parfois doublé.

« C’est inadmissible. Cela fait déjà une semaine que cette situation perdure. L’État est inexistant, les responsables des stations d’essence font monter les enchères« , crie un jeune, dépité.

Au carrefour de l’Aéroport, des fortes présences policières n’ont pas influencé à la foule d’exprimer leur colère. De files de motocyclistes dévalaient l’autoroute de Delmas. En un tour, des pierres ont été déversées sur la chaussée. S’ensuivront également de piles de détritus obstruées la circulation.

Cependant, Fils-Aimé Ignace Saint-Fleur, directeur général du Bureau de la monétisation des programmes d’aide au développement (BMPAD), a confirmé qu' »à partir de ce lundi, les stations commenceront avec la distribution« .

Saint-Fleur a invité la population à « rester calme et à nier cette histoire de crise de pénurie sur le marché local« , car, a-t-il-poursuivi, » cela faisait partie d’un rationnement dans les stations-service« .

Le directeur de BMPAD a également souligné que l’État haïtien perd environ 7 milliards de gourdes par mois avec la subvention sur les carburants. Ce financement, selon M. Saint-Fleuri, oubliant l’état de corruption ouverte qui se pratique dans nos administrations publiques, empêche l’État de respecter des obligations telles que le paiement régulier des employés, une intervention efficace dans les domaines des infrastructures, de la santé, de la sécurité, etc.

Pour les manifestants, le président Jovenel Moise, doit « tirer la révérence car il est incapable de gérer le pays. Ce mouvement n’est qu’un signal. Si les choses ne s’améliorent pas la mobilisation prendra d’autres formes« . À la nuit tombée, des citoyens ont du ravaler plusieurs kilomètres à pieds. Le transport en commun était observé paralysé.

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