Haiti a failli avoir un nouveau président tout comme les dominicains, le 15 mai, mais le processus électoral haïtien est toujours dans l’impasse ! Et la voix des acteurs ne s’accorde pas.
Le CEP, face à ce blocage politique, attend le rapport de la commission électorale d’évaluation et de vérification pour décider de l’établissement d’un calendrier électoral sur 90 à 120 jours, a déclaré Dr Frinel Joseph, trésorier du conseil. I a ajouté plus loin que sur seulement 59 cas traitant des municipalités, le CEP n’aura pas à revenir dessus, à la remise du rapport final de la Commission. Selon lui, l’élection de ces 59 cartels élus n’a jamais fait l’objet de contestations dans leurs communes respectives. C’est un dossier classé une fois leur certificat délivré.
A défaut d’avoir un président élu pour siéger au Palais National le 7 février dernier, Haiti avait encore une autre chance, à l’instar de son voisin à l’Est du territoire que Boyer avait aussi occupé, de placer de nouveaux dirigeants à la tête de leur pays, respectivement en date des 14 et 15 mai prochain. Il n’en sera nullement question chez nous avec toutes les espiègleries mises en travers d’un processus dès sa genèse au point qu’une commission de vérification est appelée à venir faire la lumière. L’actuel PM a finalement admis aujourd’hui que l’engagement pris pour le 14 mai ne saurait être respecté vu des mécanismes pour y arriver, n’étaient pas encore mis en place. En attendant d’arriver au 14 juin, une autre date fatidique, les derniers jours de mai sont cruciaux et Ils risquent d’éclipser le dimanche 29 mai, « Jour de la Fête des Mères », avec la communication au président de la République, le fameux rapport de la Commission Électorale attendu depuis décembre 2015, pour épurer le processus entaché, selon le G8, d’irrégularités et graves fraudes.
Tandis que de l’autre côté de la frontière, la question des élections est reléguée aux faits divers, avec une date régie par la loi que sauf, seuls en cas de force majeure, pourraient subir des modifications. En plus, des élections mettant toujours en relief leur souveraineté nationale d’abord, les candidats ensuite.
Chez nous, c’est par caprice de l’atmosphère politique que la tenue des joutes soit décidée en misant sur toutes les possibilités de faire pencher la balance dans un bord ou dans l’autre. En témoignent les deux « scrutins » à scandales d’août et d’octobre 2015. Cette année encore, l’haïtien voulant remplir son devoir civique, devrait attendre au moins le dernier trimestre de 2016 et les membres de l’actuel CEP, l’ont vu aussi de cet œil.
90 à 120 jours, à compter du 31 mai prochain, date à laquelle le Conseil Électoral Provisoire publiera son agenda d’activités électorales, probablement sans statuer sur les noms des candidats autorisés. Selon le trésorier du CEP, invité du jour à Vision 2000, son institution ne minimisera pas le rapport de la commission d’évaluation et les recommandations seront prises à leur juste valeur pour les bien analyser avant toute application. Reste à savoir si cette annonce fera maintenant apaiser les esprits de ceux qui, tout au long du mois dernier, réclamaient à corps et à cris des élections dans l’immédiat. Et nous voulons pour preuve les dernières déclarations du Sénateur contesté du Sud Hervé Fourcand qui veut vite des élections. Et les paroles de ce Sénateur seront-elles aussi incendiaires comme le brasier de décembre 2010 qui a ravagé des bureaux publics de la ville des Cayes.
cba

