Plus de 60 organisations américaines et haïtiennes ont écrit une lettre conjointe appelant à l’annulation immédiate des plans annoncés récemment par le ministère de l’Agriculture (USDA) des États-Unis, pour expédier 500 tonnes d’arachides à Haïti dans le cadre de son programme «Stocks de nourriture».
Ces organisations représentent un large éventail de mouvements sociaux, les droits humains et les organisations de développement, les organisations de la souveraineté alimentaire et de l’agriculture, des fondations, des groupes communautaires et des groupes de la diaspora haïtienne, comme Service juif mondial, Food First, Grassroots International, PAPDA, le Mouvement paysan de Papaye (MPP), la Coalition rurale, et bien d’autres.
La lettre attire l’attention sur les conséquences dévastatrices que ce programme pourrait avoir sur au moins un demi-million de personnes dans le milieu rural en Haïti, en particulier les femmes, dont la subsistance dépend des arachides et la chaîne de production pour réaliser le Manba (beurre d’arachide haïtienne). Les arachides sont également appréciées pour leur résistance à la sécheresse.
Le programme d’arachide rappelle de nombreux cas dans lesquels les interventions des États-Unis dans l’agriculture d’Haïti ont eu des effets dévastateurs. Dans les années 1980 et 1990, les États-Unis ont exporté d’énormes quantités de riz en Haïti, qui avait déjà été autosuffisant en riz.
Le résultat a été un flot de riz pas cher qui onr miné les exploitations haïtiennes, détruisant les moyens de subsistance des paysans. L’ancien président Bill Clinton plus tard a présenté des excuses pour les conséquences de ces actions, en disant: «Il a peut-être aidé certains de mes fermiers en Arkansas, mais ce fut une erreur. »
Juslene Tyresias, le directeur des programmes de la plus grande organisation paysanne d’Haïti, le Mouvement paysan de Papaye, a expliqué que le plan américain d`envoi d`arachides en Haïti est «un plan de mort» pour les petits agriculteurs d’Haïti.
Les USA devraient soutenir la production locale en Haïti et établir un modèle de coopération qui respecte l’autodétermination et à l’indépendance économique de la République d’Haïti.
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