Les abolotchos de la terre d’Haïti ! par Kerlens Tilus

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1818

« Dans les lettres d’un ingénieur polonais, Josef A. Grekowicz, envoyé par une compagnie française en Haïti en 1881 pour effectuer une étude sur une éventuelle installation de chemins de fer, on note ce sempiternel constat : « Ils (les haïtiens) sont insouciants au plus haut degré… Ainsi, par exemple, aujourd’hui il est haut fonctionnaire bien rétribué, il a l’occasion de s’approprier quelque fond public ou privé (c‘est ce qu’ils ne manquent jamais de faire)…




Ils sont, sauf quelques exceptions, menteurs, voleurs et mendiants… Sur le rapport politique, ils se divisent en deux partis: les gouvernements et les aspirants à gouverner, ce qui signifie tout simplement: avoir la douane à sa disposition… Tous les généraux rêvent de devenir président et le reste veut devenir général ou employé de la douane. Et il paraît que c’est le véritable motif de toutes les révolutions qu’ils font… Je n’ai pas la prétention de connaître le pays, mais en jugeant par les choses qui me sont connues, je suis arrivé à la conviction qu’il est condamné à périr ». Triste annotation! En 1881 ou en 2016, rien n’a changé sous le ciel d’Haïti. »




Il est un fait certain que l’éducation commence au berceau comme le stipule l’adage et les affamés auront toujours faim. Devant la démission de ceux qui sont placés pour produire des recherches appropriées sur le système social afin d’appréhender les problématiques et de proposer des solutions justes, nous sommes obligés de prendre notre bâton de pèlerins pour faire le travail vu que Dieu nous a fait don de grande sagesse.

Mon ami et ainé Neptune Edouard affirme que ceux qui n’ont pas eu la chance de manger durant leur enfance ont toujours faim et c’est bien vrai. En effet quand on fait une analyse descriptive et même comparative des gouvernements qui se sont succédé en Haïti durant ces 30 dernières années, on remarque que ce sont les abolotchos qui tiennent ce pays en otage. Un abolotcho est avant tout un prostitué politique. Un abolotcho typique est celui qui fait un retour d’âge pour vivre ce qu’il ne pouvait vivre durant son enfance, son adolescence ou sa prime jeunesse.

Haïti est un pays de manque qui est reconnu pour sa condition de paupérisation. Le pays en grande majorité est constitué d’abolotchos. Pas mal d’individus ont grandi dans la gêne et la misère extrême. La corruption endémique qui sévit en Haïti est avant tout une affaire transnationale. Les grands corrupteurs sont en général des détenteurs de moyens de production. Mais la grande partie de ceux qui alimentent la corruption en Haïti est constituée d’éléments issus de la masse.

Un coup d’œil sur la vie nationale permet d’appréhender les activités de prédilection des abolotchos en Haïti : fréquenter des endroits qu’ils ne pouvaient aborder durant les années de vaches maigres, côtoyer des femmes qui leur faisait rêver quand ils étaient pauvres, s’offrir d’un peu de luxe, essayer d’accumuler des richesses et de l’argent au moyen de la corruption. Les abolotchos sont dans toutes les sphères de la vie nationale.

Il est difficile d’amener l’abolotcho à la raison. Il se révèle être un jobeur également. A l’instar de l’affamé, l’abolotcho cherche toujours à être en position de pouvoir. Certains sont bien lotis. Il jure par tous les dieux de ne pas perdre ses privilèges. Même en étant un grand diplômé, il vit de rackets et de fraude. Il mène une vie de gangster. Les abolotchos à cravate sont les plus dangereux vu qu’ils ont toujours peur de ceux qui connaissent la vérité sur leur vie passé et qui sont toujours prêts à les réprimander, et qui veulent que les choses changent. Ils tiennent le pays en otage et ne rêvent d’aucun changement réel.

Les abolotchos se révèlent être de véritables esclaves de sens. Ils perdurent la promiscuité sexuelle en Haïti également. L’abolotcho n’a aucun sens de patriotisme et a un discours spécieux. Ils sont des adeptes de la politique du ventre. Ils ont tendance à militer dans l’arène politique, ce qui leur donne accès à des réseaux mafieux. Cette catégorie joue un rôle fondamental dans le maintien de la féodalité en Haïti. Ceux qui sont dans les espaces publics comme les médias et des postes du secteur public sont les plus arrogants, de véritables goujats.

Les travailleurs de la santé mentale ont du pain sur la planche puisque le nombre d’abolotchos accroissent à un rythme vertigineux. A part des problématiques de développement, la question de mentalité rétrograde est un véritable frein au progrès d’Haïti. Les abolotchos jouent un rôle prépondérant dans la zokikisation de la société haïtienne. L’avenir d’Haïti est sombre et ombrageux avec ces énergumènes qui sont en position de pouvoir.

Les abolotchos de la terre d’Haïti et de la diaspora haïtienne se donnent la main pour accélérer le processus de salamisation d’Haïti. Nous sommes tous concernés par ce problème. Nous souhaitons un réveil de conscience dans la société haïtienne afin qu’on puisse tacler ce problème. Une société contrôlée par les abolotchos ne saurait nullement faire de nouveaux bonds en avant. Notre seule planche de salut est la fraternité haïtienne prônée depuis belle lurette par notre valeureux compatriote, le chanteur engagé John Steve Brunache dans ses différents tubes à succès.

Kerlens Tilus 04/23/2016
Snel76_2000@yahoo.com

 

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