Gouverneurs de la rosée : Une autre fois, l’amour peut remporter sur la loi du clan!

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par Bidler Nelson 

Ici ,il n’y a pas de jeux d’enfants. Le sentiment de haine est plus fort que le sentiment de vivre ensemble.
Soit vous êtes de mon camp, soit vous êtes de l’autre côté! D’ailleurs, le chien affamé n’a point d’oreille.
Comment donc bâtir l’espoir là où tout paraît incertain?

Lundi 20 mai 2019 ((rezonodwes.com))– Au sein d’une petite communauté si sombre, Fonds rouge, émerge sous la plume d’un auteur engagé et conscient,Jacques Roumain, une simple leçon qui peut encore être utile au monde entier.

« Nous mourrons tous… »
Mais, pas maintenant!
Nous, les plantes, les arbres, les animaux, les chrétiens vivants, nous mourons tous si nous continuons à refuser de gouverner la rosée; si nous ne commandons pas à la rosée de fertiliser la terre afin que ses fils et ses filles puissent subsister et vivre en toute quiétude.

À quelque chose malheur est bon.

Ici, ce n’est pas seulement de la haine, c’est aussi de la sécheresse. On ne sait quel saint implorer! Sainte Vierge, saint Jacques, saint ceci, saint cela, saint denden! Personne ne viendra alors nous sauver de nos propres malheurs. Car, la division fait toujours oublier la raison.

« C’est pas Dieu qui abandonne le nègre, c’est le nègre qui abandonne la terre et il reçoit sa punition. »

Tout le monde a pourtant le droit d’être heureux ! Le mieux-être ne devrait pas être un luxe! Quoiqu’il arrive, nous devons nous battre pour le conquérir. Nous devons nous organiser nous-mêmes, lancer un lobby solennel pour que la vie reprenne à fonds rouge (qui représente l’état déplorable de notre société).

Certes,on veut tous une autre vie. Une vie enrichissante, remplie d’espoir. Une vie de coumbite qui, autrefois, rappelle le bon vieux temps de Bien-aimé…

Nous voulons tous voir apparaître l’eldorado rêvé malgré notre oisiveté.
Cette vie n’est pas un rêve trop beau pour être réalisé. Cependant, elle nous pousse à nous demander qui s’apprête à se sacrifier pour ça?

« Ce que révèle Jacques Roumain au XXe Siècle dans son immense ouvrage, pose aujourd’hui les mêmes problématiques dans la société haïtienne. Le désintérêt pour la patrie. L’abandon total de son environnement. Par ailleurs, cette loi du clan depuis la période coloniale règne encore, en y posant ses jalons de haine, d’hypocrisie et de mépris sur ses semblables… »

Conscient de l’imbroglio et de la désunion qui a gagné le cœur des habitants dans la communauté, après son retour de pays étranger, Manuel, de part son intelligence, joue double jeu en mettant sa vie au péril pour établir un nouveau « modus vivendi ».

Car, on doit perdre pour pouvoir gagner.

Il est certain que le malheur triomphe quand la division s’impose. Gervilien, emporté par la haine du passé et par un amour excessif pour Annaïse qui elle, symbolise la vie dans le roman, a poignardé Manuel, le copain de Annaïse, d’une part, pour se venger, et d’autre part, pour l’avoir à lui tout seul!

Un témoin doit survivre pour raconter la légende du légendaire.

Dans un cri de désespoir, un cri de silence étouffé par le regret du passé, Delira accueille la mort de son unique fils, le prodige, le sauveur de Fonds rouge. En fait, on a pu assassiner le corps de Manuel, mais ses idées progressistes vont encore continuer à vivre dans la tête des autres et sa progéniture. Car, des témoins doivent rester en vie pour raconter l’histoire du légendaire!

« Et si nous mettons de côté nos différences ; si nous décidons d’investir une fois pour toute dans l’être humain ; si nous acceptons de prendre le destin de notre pays en main ; alors nous accepterons aussi de retourner vers la terre qui elle, symbolise la motrice,  l’harmonie, l’amour que l’homme devrait éprouver pour la nature s’il veut vraiment devenir un gouverneur de la rosée… »

Bidler Nelson 
bidlernelson@gmail.com 

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