23 juin 2024
La seule chance du pays reste dans l’inventivité de ses élites! par Camille Loty Malebranche
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La seule chance du pays reste dans l’inventivité de ses élites! par Camille Loty Malebranche

La situation haïtienne est une atypie sociopolitique

Par Camille Loty Malebranche

Haïti est en soi un écheveau d’illogismes, un pays atypique, car déclassé, pris au piège d’une crise plurielle chronique. On ne classifie pas une atypie! Dans le cas de grands penseurs intellectuels, être inclassable est une qualité, mais en matière politique où il s’agit de gérer, il faut pouvoir classer, identifier pleinement la problématique afin de bien comprendre quoi lui appliquer. Haïti, échappant aux taxinomies connues, c’est à l’imagination, cette puissance de toute créativité et toutes démiurgies humaines que nous devons appeler pour tout réinventer et inventer un pays autre dont les forces identitaires demeureront mais seront totalement projetées nouvelles, épurées des tares bicentenaires qui ont conduit Haïti au stade abyssal où elle est. Nous devrons défolkloriser le mental collectif et tout réorienter par une rationalité féconde du salut national. La seule chance du pays reste dans l’inventivité de ses élites au service d’un autre mode de conscience collective et d’action politique de structuration à mettre en place!




Il faudra être inventif d’une inventivité spécifique, à hauteur de la grave crise haïtienne pour y amener de la logique et de la lisibilité afin d’intervenir pour le nouveau à inventer. Les dirigeants et les élites devront être des penseurs agissants, des constructeurs de la nouvelle chose publique haïtienne et non des répéteurs serviles de théories inadaptées ou des ombres animées de l’international…




Seule l’imagination endogène mise en commun, pourra trouver la formule d’un fonctionnement consensuel viable loin du faciès de sécheresse théorique et pratique qui voue le pays à la marche au supplice et à la mort lente constatée par tous. Il faudra dépasser le scolaire car le figement dans des visions livresques éthérées et non contextuelles – parce que préfabriquées de l’État et de la politique – est en forte partie responsable du grand déficit de gérance et de gouvernance du pays où l’échec et l’inaptitude cumulatifs des générations sont éloquents de déchéance. Vouloir appliquer ce qui est dicté par le livresque et le scolaire mais inapplicable dans un contexte hors norme comme celui d’Haïti, tout comme se faire éhonté, bras de l’international paternaliste et impérialiste, sont la preuve que sans des valeurs de projection cognitive et de prospective appliquée, l’école, l’université et les relations internationales peuvent rendre tout simplement bêtes et autodestructeurs. Quant au savoir, il est un capital immatériel et comme tout capital, tout bien, s’il est mal assumé, mal projeté; s’il n’est pas bien conditionné par une axiologie positive pour le bien à construire, s’il n’est pas souverainement mis en oeuvre avec les nuances et adaptations lucides par son détenteur prétendu ou avéré, il (le savoir) devient servilité et stérilité contre-productives…

CAMILLE LOTY MALEBRANCHE

1 Comment

  • Alceste Benjamin 15 mars 2016

    La valeur de l’analyse réside dans sa Longueur. Succinctement, l’auteur a bien Cerné la problématique haitienne. Nous devrons plutot s’atteler à Rééduquer les élites et les couches moyennes pauvres.

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