25 décembre 2025
L’effort dans le mal de la diaspora haïtienne
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L’effort dans le mal de la diaspora haïtienne

par Kerlens Tilus

Il est un fait certain que les dirigeants haïtiens soient pris dans de beaux draps. Avec cette revendication populaire qui avance à grands pas et continue pour la plus belle, ils vont devoir lâcher du lest. La diaspora qui est considérée comme une vache à lait finira par tirer son épingle du jeu





Dimanche 30 septembre 2018 ((rezonodwes.com))– Aujourd’hui, le bas peuple commence à comprendre les vrais enjeux. Dans les prises de parole dans les médias, les analystes, les politiciens et même les journalistes cherchent à brouiller les pistes. Si tu demandes à un Haïtien qui suit fidèlement la presse haïtienne : qu’est-ce-qui se passe dans le pays ? Je te garantis qu’il aura du mal à te donner une réponse exacte. Les intervenants parlent de tout et de rien, sauf des problèmes fondamentaux qui entravent la marche de la démocratie en Haïti. Nous ne sommes pas dupes. Nous savons que la culture de la corruption est un mal endémique qui gangrène la société haïtienne.

Nous savons également que nos dirigeants sont de vulgaires hommes de mains qui font les sales besognes de la classe des affaires et de l’international. La division qui existe en Haïti est de taille et est téléguidée parce que c’est au moyen de cette division que l’on arrive à exclure les dignes fils d’Haïti qui vivent dans la diaspora et les empêcher de participer à la vie politique et au développement du pays. La diaspora haïtienne, même étant traitée en parent pauvre ne doit surtout pas oublier qu’elle est la seule planche de salut d’Haïti. Et, c’est pour cela qu’il doit effectuer un effort dans le mal pour pourvoir à Haïti de tout ce dont il a besoin pour son relèvement.

Les problèmes de la diaspora haïtienne sont multiples, mais ils ne sont pas impossibles à résoudre. Nous avons besoin d’unité au sein de cette diaspora. Jusqu’à présent, l’un des grands défis auquel la diaspora haïtienne est confrontée est de mettre en place une organisation umbrella qui peut regrouper toutes les organisations de la diaspora et qui peut faire avancer son agenda. Il y a des citoyens qui sont honnêtes au sein de cette diaspora et qui inspirent confiance. Mais pourquoi tous ces citoyens, ne peuvent-ils pas se regrouper autour d’une même table pour lancer une initiative au bénéfice de la diaspora haïtienne ?




La diaspora haïtienne est une mosaïque de personnes et de tendances idéologiques ; elle n’est nullement homogène. La lueur d’espoir qu’on entrevoit pour l’unité au sein de cette diaspora est cette mobilisation des moins jeunes pour faire reconnaître et faire respecter leur héritage. Les jeunes haïtiens qui sont nés à l’extérieur et qui arrivent à s’intégrer au pays d’accueil sont l’espoir de la diaspora haïtienne. Ils constitueront l’huile qui alimentera la machine de l’unité dans la diversité au sein de la diaspora haïtienne. On aura tout de même les vieux routiers pour mener la barque à bon port.

Les associations régionales au sein de la diaspora haïtienne sont d’une importance capitale et si un jour, le développement d’Haïti se fera, ce sont les associations régionales qui donneront le coup d’envoi. Un Haïtien vivant à l’étranger peut ne pas vouloir contribuer pour un projet national, mais il contribuera pour un projet qui bénéficiera sa zone, là où il est né et a vécu pendant un certain temps. Toute organisation fédératrice qui ne tient pas en compte les associations régionales au sein de la diaspora haïtienne perd son temps, car ses dernières sont le moteur du développement. Nous devons du coup redynamiser les associations régionales. Même quand nous sommes traités en parent pauvre par les inconscients au pouvoir en Haïti, nous ne pouvons pas faire fi de ces malheureux et de ces incompris qui mènent la vie dure en Haïti.

Avec nos transferts de fonds qui dépasse les deux milliards de dollars, nous faisons bouger tant bien que mal le pays. Certains disent que notre argent n’est pas voué à l’investissement, alors il ne représente rien. Mais, il oublie qu’une bonne partie de cet argent est utilisé pour l’éducation des enfants et des jeunes, et aussi pour donner des soins de santé. Ce n’est pas la faute de la diaspora si les autorités haïtiennes n’ont pas la clairvoyance pour capitaliser et mettre à profit ces deux milliards de dollars qui entrent au pays. Nous avions beau parlé et indiqué comment le pays pourrait profiter de ces transferts de fonds qui sont utilisés en grande partie à la consommation. Mais, personne n’écoute. Aujourd’hui, il revient à la diaspora de prendre son courage à deux mains pour proposer des projets qui peuvent donner espoir aux chômeurs et à ces millions de jeunes qui n’ont aucune porte de sortie.

Si la diaspora haïtienne attend des faveurs de la part des inconscients de l’intérieur, elle risque de ne jamais poser une bonne action en faveur d’Haïti à part des transferts de fonds aux membres de notre famille qui ne peuvent pas permettre aux Haïtiens d’emboîter le pas vers le développement. Nous lançons un appel à nos compatriotes de la diaspora pour la mise en place d’un fond d’investissement disponible pour le développement du pays. Le développement d’Haïti ne peut être calqué sur d’autres pays. Haïti a une histoire qui lui est propre. Le pays a d’énormes opportunités sur le plan touristique, il lui faut tout simplement la mise en valeur.




Le développement d’Haïti passe par la mise en place de petites et de moyennes entreprises qui sauront faire bouger l’économie nationale. Le développement d’Haïti passe par le tourisme, surtout le tourisme sanitaire, je veux dire par là la mise en place de maisons de retraite pour les Nord-Américains (étrangers). Nous avons plus de trois millions de jeunes sur le marché du travail. Nombreux veulent se lancer dans les affaires. Pourquoi ne pas constituer un fond pour encourager l’entreprenariat en Haïti, surtout l’entreprenariat jeunesse. Je sais que l’Etat haïtien vient d’inaugurer le PAPEJ (Programme d’Appui à l’Entreprenariat Jeunesse), ce qui est intéressant. Mais, un partenariat public-privé serait mieux. Le secteur secondaire de l’économie nationale doit être développé. Nous devons avoir des usines de transformation, surtout dans l’agro-industrie.

Si les dirigeants en Haïti étaient sérieux et consciencieux, ils auraient transformé le Ministère des Haïtiens Vivant à l’Etranger en un vaste ministère qui aurait pour mission de chercher des capitaux à l’étranger et d’encourager les Haïtiens de la diaspora à venir implanter des entreprises au pays natal. L’Etat aurait mis les conditions de base favorables au bon fonctionnement de ces entreprises. Voilà pourquoi nous ne pouvons pas passer sous silence la débâcle du Petrocaribe où plus de deux milliards de dollars ont été détournés au vu et au su de tout le monde.

Nous ne devons cesser de demander où est passé l’argent du Petrocaribe, Kot kòb Petrocaribe a ? Même si les politiciens traditionnels en Haïti avaient dépensé cet argent pour donner l’électricité 24/24 et l’eau potable à bon marché dans toutes les communes, ce serait un pas. Aujourd’hui, pour permettre à Haïti de s’ouvrir au monde des affaires, nous aurons besoin au moins de cinq milliards de dollars pour construire des infrastructures, des hôpitaux, des centres universitaires et pour faire la décentralisation. Voilà pourquoi, il est suggéré à l’Etat haïtien d’entamer des négociations avec la Chine Populaire pour voir dans quelle mesure Haïti pourra nouer des relations diplomatiques avec ce pays qui occupe le deuxième rang dans l’économie mondiale. Les pays n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts. Haïti doit tirer son épingle du jeu.

Pour le présent moment, nous pouvons dire que nous avons un centre universitaire de qualité en Haïti qui mérite d’être apprécié. En effet le GRAHN a institué en Haïti l’ISTEAH qui décerne des diplômes de licence, de maîtrise et de doctorat. C’est un centre universitaire de renommée internationale qui donne le ton en Haïti. Un scientifique comme le professeur Samuel Pierre n’aurait aucun mal à aider Haïti à implanter des universités régionales de qualité dans le pays et à restructurer l’Université d’Etat d’Haïti. C’est malheureux qu’en Haïti, on ne fait pas grand cas des valeurs, des hommes et des femmes capables de proposer de bonnes choses au pays et de mettre les mains à la pâte.

Celui qui a voyagé et qui a acquis des expériences à l’extérieur est une valeur sure pour le pays qui ne devrait pas être négligée. Ceux qui rêvent de l’Haïti nouvelle et qui sont engagés dans la recherche du bien-être et du mieux-être pour nos frères et sœurs savent que le GRAHN est un think tank qui réfléchit sur les problèmes auxquels Haïti est confronté et qui propose des solutions adéquates. Tout gouvernement qui pense à agir dans l’intérêt d’Haïti et qui pense à mettre le pays sur les rails du développement doit nécessairement dialoguer avec le GRAHN. Les jeunes haïtiens doivent s’informer du GRAHN. Je soumets à votre attention le site internet du GRAHN : www.grahn-monde.org, vous pouvez faire des recherches et vous enquérir de tout ce que fait le GRAHN pour le bien commun d’Haïti et des Haïtiens.

La diaspora haïtienne doit persévérer dans sa quête de libération et de bonheur pour Haïti. Nous devons être fiers qu’il y ait des gens qui bougent. Un pays ne se meurt pas avec toutes ces têtes pensantes qui sont prêts à agir. Nous finirons par trouver la formule pour mettre toutes ces compétences ensemble pour permettre à Haïti de tirer son épingle du jeu. Le fond d’investissement de la diaspora que nous proposons et encourageons est une initiative louable qui permettrait à des entrepreneurs de trouver des prêts à des taux préférentiels pour mettre sur pied des activités rentables. La jeunesse haïtienne pourrait bénéficier également de ce fond d’investissement. Notre priorité c’est de créer des emplois pour réduire le taux de chômage dans le pays qui avoisine 90%. Il est reporté que seulement 5% de la population active a un emploi rémunéré.

Aujourd’hui, notre priorité c’est de combattre l’oisiveté et de permettre à ceux qui sont capables de trouver un boulot pour gagner leur vie respectablement. Nous continuerons à écrire, nous continuerons à échanger nos idées. Si le pays doit changer, il faut la construction de la masse critique. Nous encourageons chaque citoyen faisant partie de la diaspora haïtienne de continuer à nourrir des idées positives pour Haïti. Les thuriféraires nous portent à fuir notre pays, mais nous devons savoir que notre Haïti est un joyau de haut prix. Nous ne pouvons laisser ce pays pour quiconque, car c’est un héritage qui nous a été légué. Travaillons de jour en jour pour faire l’honneur de notre pays et pour le rendre prospère. La diaspora haïtienne doit nécessairement faire l’effort dans le mal. Que vive Ayiti !

Kerlens Tilus 09/30/2018
Futurologue/ Templier de Dieu/ Écrivain
Snel76_2000@yahoo.com
Tel : 631-639-0844

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