23 décembre 2025
L’obésité de la corruption en Haïti envenime les principaux défis de l’heure
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L’obésité de la corruption en Haïti envenime les principaux défis de l’heure

‘’ L’obésité de la corruption en Haïti envenime les principaux défis de l’heure face à une pauvreté qui inspire à l’instabilité généralisée’’
par Michelet Nestor

Lundi 6 août 2018 ((rezonodwes.com))– L’instabilité politique est une constante de notre climat social, et Il y a des raisons bien au-delà des années précédentes qui prouvent l’irrégularité de cette situation préconisant aux yeux de certains, une utopie généralisée par rapport à notre incapacité en tant que peuple à défendre nos vraies valeurs. De longues années se sont écoulées , et nos problèmes non résolus n’ont fait qu’augmenter les crises parce que tout simplement nos gouvernements n’ont pas été en mesure de suivre les revendications d’un peuple qui lutte pour échapper à la pauvreté.




Au fil des années, nous avons été guidés par des hommes sans vision, des affairistes politiques, co-auteurs de cette déchéance sociale considérée comme un obstacle qui nuit au progrès et au développement de tout un pays. Suite à tout cela, le reste du monde nous considère comme un État flou, incapable de se prouver sur le marché mondial dans la transformation industrielle à grande échelle ; dans la modernisation des NTIC (Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication) ; dans l’éducation de taille répondant aux exigences des pays en voie de développement et dans l’accès à une justice fiable et égalitaire comme stipule la constitution haïtienne. Des observations qui montrent que réellement nos politiciens et une frange du secteur privé ne représentent aucune garantie pour le peuple et la jeunesse de demain.

La corruption devient de jour en jour un cauchemar qui continue d’engloutir beaucoup d’argent, de fortes sommes qui devraient être allouées de préférence à la mise en place d’infrastructures adéquates pour le relancement de l’économie haïtienne. Pourtant on constate que le peuple haïtien n’a eu droit qu’à la résultante d’une paupérisation qui s’est inscrite dans les annales des nombreux rapports internationaux en tant que nation qui se retrouve coincé dans l’échelle des pays les plus pauvres au monde. Alors que près de trois milliards de dollars du fonds Petro-Caribe se sont volatilisés sans pour autant trouver une seule trace de développement dans le pays. Ne sommes-nous pas nos propres destructeurs…? Les stratégies de politiques publiques n’ont pas réussi à relever certains de nos défis en ce qui concerne la gestion de cet argent, et les coupables sont encore sur le pavé, ils sont partout à défier la justice haïtienne. En dépit des efforts que nous déployons, la corruption nous empêche de jeter les bases d’une société juste et le peuple en a marre.

Fort de ce constat nous observons encore chaque jour que les choses se dégénèrent, aucune conscience n’est prise et la corruption est toujours pratiquée au plus haut niveau de l’Etat. L’exemple donné par les élites politiques est imité par les fonctionnaires de rang inférieur de l’administration publique et imprègne même les différents secteurs de la population et de la société civile. La corruption considérée comme une entité anti-changement est donc devenue endogène, elle détruit notre capacité à nous associer ensemble pour discuter de nos problèmes les plus pressants et nous délimite autour d’une stratégie de recherche de solution efficace.




Ce fléau appelée corruption, est un handicap qui tue à petit feu notre démocratie, régime que nous avons adopté depuis plus de 25 ans sous les tirs hostiles de l’autoritarisme. Et après tout ce temps on remarque que le phénomène éthico-politique (qui fait que le peuple n’inspire pas confiance au système démocratique) devient l’une des particularités qui ronge les valeurs républicaines du pays. Ce manque de confiance va plus loin en se manifestant même dans la participation du peuple haïtien dans le processus électoral, selon des organisations nationales, où la participation du peuple lors des dernières joutes électorales n’a pas dépassé les 20%. C’est plutôt grave.

Ainsi, la perte de confiance dans les élections en tant que mécanisme de renouvellement du personnel politique, est une alarme que nous ne devons pas ignorer. Au contraire, ce sentiment évoqué par beaucoup de citoyens haïtiens que les élections ne peuvent pas résoudre nos problèmes, conduirait à la légitimité d’un gouvernement autoritaire qui finirait par enterrer notre attachement à la démocratie comme nous l’avons connu dans le passé.

La corruption signifie que les ressources qui devraient être consacrées à la résolution de nos problèmes sont détournées par certaines personnalités de l’Etat avec la complicité le plus souvent du secteur privé. Les Haïtiens subissent les conséquences de l’extrême pauvreté en raison de la cupidité des dirigeants. Ces derniers sont responsables de notre état de misère et ne donnent pas la possibilité à la jeunesse de ce pays de rêver.

De plus, cette pauvreté qui sape l’avenir de notre valeureuse jeunesse conduit nos plus fins intellectuels à se migrer dans d’autres pays . comme nos 104 782 haïtiens appelés par certains ‘’réfugiés économiques’’ qui sont partis pour le chili pour l’année 2017 selon l’Institut des Politiques Publiques sur les droits de l’homme (IPPDH), du MERCOSUR (Marche commun de l’Amérique du Sud) et aussi l’Organisation Internationale pour les Migrations (ONM).

Selon des organisations internationales en Haïti, huit personnes sur dix (10) vivent avec moins de deux dollars par jour.




C’est un indice d’extrême pauvreté qui empêche nos citoyens de s’acquitter de leurs obligations fiscales, susceptibles de couvrir les dépenses nécessaires de l’Etat. Une population soumise à la privation, qui ne travaille pas, qui est dépourvue des conditions de vie nécessaire à son existence ne peut pas supporter l’augmentation des taxes et une hausse du prix des carburants qui sans la moindre doute affecterait grandement les plus pauvres.

Le défi qui nous attend doit être compris dans sa dimension propre. La corruption facilite le détournement de fonds et, force les gouvernements à chercher de l’argent aux fins d’alimenter le trésor. La lutte contre la corruption signifierait plus de moyens aux administrations pour financer les programmes de protection sociale qui atténueraient les carences subies par la population.

La création d’un plan de développement suivant la réalité haïtienne sortira le pays de ce cercle vicieux (corruption-pauvreté) et, serait le début du sauvetage national basé sur la confiance, la transparence qui conduirait les citoyens à participer à nouveau aux processus électoraux et aux mécanismes de construction des politiques pour résoudre les problèmes qui produisent la défaillance des valeurs républicaines. Ainsi nous soutiendrons notre jeunesse livrée à elle seule et qui aspire à de grandes choses. Il n’existe pas de génération spontanée, il nous faut établir notre calendrier de changement et avancer vers la grande réforme de l’être haïtien afin de conquérir une deuxième fois notre liberté.

Michelet Nestor Avocat,
Entrepreneur Licencié à la faculté de Droit de Port-au-Prince
Maitrise de Droit à l’université de Loyola en Louisiane
avec une spécialisation en droit international et droit des affaires.

2 Comments

  • Daniel Tholinio 8 août 2018

    En Haïti on ne peux pas parler de la politique on parle plutôt de la politicaillerie .nous avons besoin une conscience nationale pour que notre chère patrie renaisse de ces cendres d’humiliation .

  • Mandela 11 septembre 2018

    C’est triste comme réalité.
    Je suis sincèrement touché.

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