Dimanche 29 juillet 2018 ((rezonodwes.com))– Quand le département d’Etat met à nu l’ingouvernabilité d’une entité territoriale, peuplée d’un groupe d’individus sans aucun leadership politique, il y a lieu de se poser des questions assez pertinentes pour mieux déceler le mensonge historique apposé dans notre conscience de peuple s’illusionnant encore d’être un État libre et indépendant, reposant sur des principes ou lois faisant de la gestion de la cité, une prérogative régalienne et constitutionnelle de la fonction du Chef d’Etat ou Président de la République…
N’en déplaise à certains conseillers malicieux du Président de la République rejetant tout le fardeau des événements du 6,7 & 8 Juillet sur l’ancien cabinet ministériel et certaines forces occultes, la véracité des faits politiques et la compréhension impartiale des paramètres socio-économiques confirment que ces événements ont été bel et bien l’expression de la faillite de l’autorité de l’Etat et l’épuisement d’un système failli dans sa mission de pérenniser la gouvernance publique. Comme vient de l’authentifier, le récent rapport du département d’Etat sur Haiti , les premiers briefings autour de cette crise systémique Haïtienne dans les couloirs officiels de Washington faisaient état de : » Absence totale de leadership, incompétence politique, désordre généralisé, impopularité et méfiance interpersonnelle entre autorités ». Le tout pour décrire l’inévitabilité des jours de chaos qu’a connu la République ce début du mois de Juillet.
En effet, quand la presse internationale, dans ses velléités investigatives voudraient responsabiliser les autorités haïtiennes devant ce mal accompli, seul le Président Jovenel Moise a été trouvé coupable du plus grand péché mortel. Tous les grands médias américains et européens ne font que légèrement relater les actions gouvernementales de l’ancien Premier Ministre Lafontant mais tirent à boulet rouge sur Jovenel Moise en raison de sa piteuse conduite de la politique et de l’Économie du pays, de son rapport conflictuel avec le chef de la police, de sa complicité aveugle et partiale avec certains proches du pouvoir et surtout de son incapacité d’imposer son influence politique au moment de la crise.
Ainsi, ce décor embarrassant et lamentable dessiné autour de notre chef d’Etat devrait en quelque sorte provoquer l’indignation citoyenne, un sursaut responsable des élites et favoriser des dispositions drastiques de la part du Président dans son entourage immédiat. La leçon doit être apprise et bien assimilée: Certes, le chef de l’Etat est mineur dans les affaires financières de l’administration publique mais il est le seul garant et vrai responsable de la bonne gestion des institutions de la République. Quand le premier citoyen du pays est impitoyablement mis au supplice par l’Etranger, des opposants politiques peuvent toujours se réjouir et en profitent pour tirer des dividendes électoralistes mais l’image ou la représentation emblématique de l’autorité de l’Etat devient considérablement affaiblie et en conséquence est vidée dans son essence de réciprocité diplomatique par rapports à ses homologues sur la scène internationale.
L’heure est enfin au rendez-vous des grands ménages et le Président de la République doit impérativement se serrer les reins pour gouverner et sagement cesser ses inutiles sorties propagandistes de bas étage. Ne voulant surtout pas censurer ou prématurément sanctionner comme le font certains journaux étrangers qui ouvertement lancent des éditoriaux d’ultimatum ou de dernière chance au Président Moise, cependant, il est impératif que le chef de l’Etat se comporte en homme d’Etat responsable afin d’éviter que les faiblesses institutionnelles exposent la faillite de l’autorité de l’Etat et du coup rétablir la confidence institutionnelle et la confiance populaire.
Politiquement, un nouveau gouvernement d’ouverture peut toujours calmer et rallier certains esprits opposants opportunistes mais la réalité des défis socio-économiques auxquels la présidence de Moise est appelée à confronter sera toujours structurellement présente dans son agenda de bonne gouvernance et sa vision de soulager les conditions calamiteuses du peuple Haïtien…
S’il faut sauver le soldat JoMo du conseil des « Malice » pour faire de lui un Chef d’Etat, faisons le sciemment et promptement afin de secourir la République du pire!
Gumais Jean-Jacques, AvMP
jjgumais@yahoo.fr


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