par Garry Muzeau
En pleine connaissance de cause, cette 50ème législature ne travaille pas dans l’intérêt collectif. Presque tous les malheurs d’Haïti viennent des sénateurs qui se font de tous les instants, de redoutables complices des locataires du Palais national pour plonger davantage le pays dans la division, corruption, la misère, la pauvreté. Jamais, le sénat ne s’est montré utile depuis Anténor Firmin
Port-au-Prince, vendredi 2 février 2018 ((rezonodwes.com))– Budgétivore, improductif, incompétent, anti-peuple, pilleur et farouche défenseur de tous les secteurs qui s’acharnent à mettre le pays à sac, le sénat d’Haïti est réduit à une institution dont la mission essentielle est de se réunir pour offrir au peuple un mélodrame à odeur fétide.
Il est inconcevable d’assister à de telles prestations de Pères Conscrits dans une société sérieuse: arrangements puérils des jeux de scènes, déclarations argumentées par leurs contraires, motions réclamées pour des rectifications à l’emporte-pièce. Les acteurs n’ont pas l’étoffe des rôles qui leur sont assignés, ils se comportent plutôt en bouffons. Et à quel prix ? C’est là que le bât blesse!
Ils sont sénateurs de l’un des pays les plus pauvres, les plus corrompus et ils s’acquittent assez bien de leur sale besogne pour renforcer cette épithète.
Mes honorables sénateurs,
Puis-je me permettre de vous demander si dans vos âmes et consciences vous vous sentez dignes des avantages que vous jouissez grâce à vos performances telles que défense des intérêts du peuple qui vous a propulsés à ce poste, lumière sur les innombrables scandales de toutes sortes qui jonchent et assombrissent l’univers national. Ne craignez-vous pas d’avoir à rendre compte à l`avenir par devant la nation d’avoir sciemment démérité de la patrie et de vous être voués aux gémonies pour n’avoir rien réalisé pendant votre passage dans le grand corps?
Il semble que vous croyiez que vous êtes en train de travailler dans l’intérêt collectif lorsqu’en pleine connaissance de cause, l’un ou l’autre d’entre vous, bloque par toute sorte d’astuce la tenue des séances, infirme les quorums pour mettre abruptement fin aux délibérations en cours.
Une question me vient à l’esprit, mais je suis persuadé qu’aucun d’entre vous ne saura s’armer du courage nécessaire pour reconnaître que les attitudes rocambolesques et les positions mi-figue, mi-raisin que vous adoptiez comme des caméléons, prêtent réellement à équivoque. Pour répéter un de vos confrères qui, semble-t-il, se démarque du lot, le sénat haïtien dans sa quasi-totalité obéit à la lettre et défend de toutes ses forces des intérêts privés au mépris de la mission républicaine que la Constitution et les règlements internes de l’Institution lui confèrent.
Le dossier Petro Caribe s’est transformé en un os entravé dans la gorge du sénat. Le refus catégorique de vouloir y faire la lumière est vraiment pathétique. Et comme toujours, le compte de ce vol abject devra être à la solde de ce pauvre peuple déjà exsangue.
Partibus factis, sic locutus est leo. Je serais heureux de constater que cette citation soit familière à la majorité de mes honorables. Si le contraire advenait, qu’ils apprennent qu’elle signifie : « Les parts étant faites, le lion parla ainsi”. Je voulais juste comparer votre manière d’agir à celle du lion, vrai roi de la forêt. Lorsqu’il fut question de s’attribuer les parts du budget.
Les sénateurs de mon pauvre pays sans aucun souci des nécessités criantes d’une majorité à laquelle très peu d’entre eux échappèrent, sans aucune pitié pour les besoins les plus criants de la nation, sans aucun scrupule pour l’absence de centres hospitaliers adéquats, de centres de formation professionnelle s’accaparèrent la plus grande part en qualité de juges et partis. Qu’avez-vous retourné au pays en terme de contrepartie. Je vous invite à faire votre auto-évaluation du reçu versus le rendu.
Je m’efforce de comprendre sans pourtant y parvenir à la mission dont vous êtes tenus d’accomplir dans le pays. Vous ne votez aucune loi offrant une perspective d’avenir à la nation, les sujets que vous devriez débattre sont escamotés intentionnellement. La corruption qui gangrène le pays est évitée avec beaucoup de dextérité comme si vous étiez sinon les moteurs du moins les bénéficiaires.
Au vu et au su de tous, vos performances sont loin de justifier les juteux avantages que vous vous êtes donnés. Vous êtes en train de soulever l’ire de la population. Comme il n’est jamais trop tard pour corriger le tir, concentrez-vous donc sur une modification en profondeur du calendrier électoral, source de tant de problèmes dans le pays.
Ensuite, pour freiner autant que ce peut la corruption en Haiti, mettez-vous d’accord sur une proposition de loi qui ferait de la banque nationale ou de l’ensemble des banques la seule ou encore les seules autorités récipiendaires des fonds qui sont redevables à l’état dans toutes les circonstances. Vous pourrez alors sans ambages affirmer que vous avez fait œuvre qui vaille au moins de votre mandat.
Honte à vous déshonorables citoyens, les vrais complices des maux du pays !
Garry Muzeau


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