La mort de l’Empereur ! Déroulement du film des événements jamais racontés auparavant

1
2930
Le Sud en rébellion contre Dessalines, a provoqué la chute de l’Empire.
 .
C’est à Marchand que Dessalines apprit la révolte de Mécerou, dans le Sud. A cette nouvelle, il s’écria :  « Je veux que mon cheval piaffe dans le sang jusqu’à Tiburon« . Ignorant que Christophe eut été proclamé chef de l’insurrection, il lui écrivit de se tenir prêt à entrer en campagne. Il envoya aussi au général Pétion l’ordre de marcher sur les Cayes à la tête des troupes de la seconde division de l’Ouest.




La conspiration du silence s’étouffait uniquement à Port-au-Prince avec d’alléchantes propositions faites à Christophe pour être le prochain président d’Haïti à la mort de Dessalines…
.

Port-au-Prince, mardi 17 octobre 2017, An 211ème de l’assassinat de l’Empereur Dessalines ((rezonodwes,com)).-Le commandement de Marchand confié à Vernet, ministre des finances, Dessalines courut éteindre lui-même la rébellion dans le Sud d’où il ne parviendra jamais. Ceux qu’il avait appelé à l’honneur dangereux de l’accompagner étaient : les généraux Mentor et Bazelais, les colonels Roux et Charlotin Marcadieux, les secrétaires Dupuy et Boisrond-Tonnerre.

.

 Le 1er et le 2° bataillon de la 4e demi-brigade formaient l’escorte. 

Arrivé à Saint-Marc, Dessalines ordonna au 3e bataillon de la 4°, qui y tenait garnison, de se joindre aux deux premiers. En sortant de la ville, il rencontra dans la grand’route un de ses aides-de-camp, Delpêche, qui, fuyant l’insurrection dans le Sud, était parti du Petit-Goâve pour venir se ranger à ses côtés.




.

N’approchez-vous pas de Port-au-Prince sans une forte escorte, conseilla-t-il à Dessalines
Delpêche conseilla à l’Empereur de n’approcher de Port-au-Prince qu’avec une armée imposante. Dessalines, aussi inébranlable dans ses projets que vif dans ses actions, sans lui demander aucun éclaircissement, l’appela traître, et lui ordonna de sortir de sa présence. Delpêche, mortifié, s’achemina vers Saint-Marc, y entra, changea de cheval, et, poussé par une fidélité aveugle, s’élança à la suite de l’Empereur.
 .
Arcahaie, le 16 octobre 1806
En entrant à l’Arcahaie, Dessalines aperçut une fumée épaisse du côté du Sud : « En ce moment, dit-il, mon compère Pétion donne du feu aux révoltés. » Il envoya en avant les six compagnies de la 3e demi-brigade qu’il trouva dans le bourg, sous la conduite du colonel Thomas et du chef de bataillon Gédéon : « Vous sentez-vous le cœur, demanda-t-il à ces deux officiers, de marcher dans le sang jusqu’aux Cayes ? Et il ajouta : « Le département du Sud sera bientôt une solitude telle qu’on n’y entendra même plus le chant du coq. » Thomas et Gédéon répondirent qu’ils feraient leur devoir.
 .
Le 16 octobre 1806, dans la soirée, les derniers préparatifs du complot. Pétion en était directement informé
Vers dix heures du soir, le 16, ils n’étaient plus qu’à trois kilomètres du Pont-Rouge. Un voyageur, qui les précédait, annonça en ville que l’avant-garde de l’armée de l’Empereur avançait. Les généraux Guérin, Vaval et Yayou, se portèrent aussitôt au-devant des soldats, qui marchaient en désordre, et, par des promesses, les gagnèrent à la cause républicaine.
 .
Quant au colonel Thomas et au chef de bataillon, on s’assura de leurs personnes. « Il n’y a pas à balancer, leur dit Guérin, choisissez entre mourir ou adhérer à la révolution. » Ils déclarèrent qu’ils ne prendraient aucune détermination avant d’avoir vu Pétion. On les conduisit au bureau de la division militaire où celui-ci se trouvait.

Thomas, qui montra de l’hésitation à abandonner l’Empereur, fut placé sur le champ à la tête de la 3e demi-brigade rangée sur la place Vallière, et à laquelle Pétion donnait un témoignage de sa confiance en ne la faisant pas désarmer.

Gédéon avertit Guérin que l’Empereur lui avait recommandé de l’attendre au Pont-Rouge et qu’il voulait en arrivant le voir de loin à ce poste. Guérin le pressa alors de se déshabiller et fit endosser son uniforme par un adjudant-major de la 21e de Léogane qui lui ressemblait. Cet officier fut placé au Pont-Rouge à la tête d’un bataillon de la 15e, afin de mieux attirer l’Empereur dans le piège.

 .
HAITI, LE 17 OCTOBRE 1806, IL EST 5 HEURES DU MATIN, L’EMPEREUR VINT DE LAISSER ARCAHAIE
Le 17, à cinq heures du matin, Sa Majesté quitta l’Arcahaie, suivie de son état-major seulement. La 4e demi-brigade, qui eût pu l’escorter, avait été renvoyée à Montrouis pour s’y faire habiller. Chemin faisant, on rencontra plusieurs habitants venant de Port-au-Prince.




Questionnés sur ce qui se passait en ville, ils répondirent tous qu’il n’y avait rien d’extraordinaire. L’Empereur continua à chevaucher sans soupçon.
Nous sommes le 17 octobre 1806. Il est 09:00 du matin, Dessalines s’approche dans le couloir de la mort et, le destin de la Nation sera désormais scellé
 .
A neuf heures, étant déjà à deux cents pas du Pont-Rouge, l’Empereur se tourna vers Boisrond Tonnerre, qui se trouvait près de lui.

— Vois-tu Gédéon au milieu du pont ? dit-il. Il est l’esclave de la discipline. Je le récompenserai.

Celui qu’il prenait pour Gédéon était l’adjudant qui en avait revêtu l’uniforme, comme mentionné plus haut.

— Mais, Sire, observa le colonel Léger, officier du Sud, faisant partie de son état-major, je me trompe singulièrement ou ce sont des soldats du Sud.

— Vous voyez mal, répondit Dessalines. Que seraient-ils venus chercher ici ?

Au même instant, il entend le commandement d’apprêter les armes et les cris : Halte, Empereur ! Halte, Empereur !.

Avec cette impétuosité qui n’appartenait qu’à lui, Dessalines s’élance au milieu des baïonnettes.

— Soldats, s’écrie-t-il, ne me reconnaissez-vous pas ? Je suis votre Empereur.

La lutte pour la survie

Il saisit un coco-macaque, suspendu à l’arçon de la selle, fait le moulinet, écarte les baïonnettes qu’on lui dardait. Le sergent Duverger, de la 15e, ordonne au fusiller Garat de tirer. Celui-ci lâche son coup. L’Emepreur, qui n’est pas atteint, lance son cheval à toute bride.

A mon secours, Charlotin ! Les derniers mots de Dessalines

Un second coup de feu part des rangs de la 16e, et Dessalines, frappé cette fois, s’écrie :  « A mon secours, Charlotin ! « »
Marcadieux se précipite vers son ami, veut le couvrir de son corps. Le chef d’escadron, Delaunay, du Sud, lui fend la tête d’un coup de sabre.
 .
Dessalines restait encore en selle. Yayou lui plongea trois fois son poignard dans la poitrine et l’acheva. Il tomba comme une masse inerte aux pieds de son assassin tout ruisselant de son sang, qui avait rejailli sur ses vêtements.
 .
Les officiers, qui étaient avec lui, le voyant mort, s’enfuirent, excepté Mentor, son conseiller, qui s’écria : « Le tyran est abattu ! Vive la Liberté ! Vive l’Égalité ! »
.

Le berger vient de tomber

Il y eut alors une scène affreuse. On dépouilla l’Empereur ; on ne lui laissa que son caleçon ; on lui coupa les doigts pour enlever plus facilement les bagues dont ses mains étaient couvertes. Cependant Yayou ordonna à quelques grenadiers d’enlever le cadavre mutilé. Les soldats obéirent avec effroi. Ils disaient que Dessalines était un papa-loi.

.

Quand on l’eût placé sur des fusils disposés en brancard : « Qui dirait, exclama Yayou, que ce petit misérable faisait trembler Haïti, il n’y a qu’un quart d’heure ! »

.

Cette masse informe et hideuse de chair et d’os, à laquelle il ne restait aucune apparence humaine, transportée en ville, fut jetée sur la place du Gouvernement. Tandis que la populace profanait les restes défigurés du chef suprême, naguère son idole.

.

Les restes de l’Empereur enfermés dans un sac
 .
Une pauvre folle, la Défilée, vint à passer. Elle demande quel est ce supplicié. « Dessalines. », lui répond-on. A ce nom, ses yeux égarés devinrent calmes ; une lueur de raison brilla dans son cerveau troublé. Elle courut chercher un sac à café, y jeta ces lambeaux pleins de sang et souillés de boue que les porcs errants se disputaient déjà, les porta au cimetière intérieur, et, les ayant déposés sur une tombe, s’agenouilla auprès.
 .
Pourtant Boyer qui a donné des funérailles nationales imposantes à Pétion, celui-ci a fait inhumer Dessalines comme un simple « quidam ». Un Dessalines qui lui offrait les mains de sa fille !
Pétion envoya deux soldats qui mirent les restes de Dessalines en terre, sans qu’aucune cérémonie religieuse accompagnât cet enfouissement clandestin.

Ainsi périt Jean-Jacques Dessalines, dit Jacques Ier, gouverneur-général, puis Empereur d’Haïti, dont la fortune était pour le moins aussi singulière que celle de son prédécesseur, Toussaint-Louverture, et de son successeur, Henry Christophe.

.

Après 39 ans dans l’incognito (1806-1845), ce nom est plus que jamais associé aux expressions de liberté et d’indépendance
 .
Né en 1758 à Cormier, habitation de la Bande-du-Nord, près du Cap-Français, il avait été élevé par Duclos, colon blanc dont il avait gardé le nom selon l’habitude des esclaves, qui prenaient le nom de leur maître, jusqu’au moment où il fut acheté, tout jeune encore, par Dessalines, noir libre au service duquel il resta jusqu’à l’âge de trente-trois ans, et dont il fit son maître d’hôtel, lorsqu’il devint Gouverneur-général d’Haïti.
 .
Ainsi s’assombrit le soleil sur la République où tout espoir de changement, de paix, de dignité qui nourrissait à Gonaives, le 1er janvier 1804, s’effrite. Qui sait pour combien de temps encore !
 .
recherches et rédaction : cba
.

1 COMMENT

  1. Ce qui fait souffrir,haine et ambition politique pouvaient détruire ce que la raison se tient toujours de construire.Qu’est- ce qu’il nous vaut qu’après tout ce temps de continuer á endeuiller cette nation sans toutefois penser á améliorer les conditions de vie,alors que nous nous prétendons d’aimer ce pays de patriotisme farouche et intraitable..?
    Qu’est ce qui nous manque..?
    Nos artistent de leurs productions artistiques le prouvent
    Nos citoyens et citoyennes si déçus et certaines fois victimes de l »incompréhension le prouvent
    Nos intellectuellent le témoignent
    Même le bas peuple le proclame.
    Qu’est ce qui nous manque les musiciens de Tropic nous le disemt bien « Discipline nous manké »puisque notre système éducatif ne s’ approprie pas á notre conditon d’évolution socio- politique

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.