16 octobre 2025
Budget 2017-2018 : L’opposition face à ses responsabilités
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Budget 2017-2018 : L’opposition face à ses responsabilités

par Dr Arnousse Beaulière

Dimanche 1er octobre 2017 ((rezonodwes.com))- La promulgation de la loi de finances 2017-2018 ne passe toujours pas. Plus que le budget, c’est maintenant tout le système Tèt Kale qui est remis en cause. Sous pression, le président Jovenel Moïse commence à lâcher du lest. Certaines dispositions de cette loi de finances ont, en effet, été modifiées pour satisfaire notamment aux revendications des maires, des syndicats de travailleurs, et des responsables des transports en commun. Mais l’effervescence contestataire gagne du terrain.




Quid de l’opposition dans cette bataille ? Quelle est sa stratégie ?

Force est de constater qu’une fois encore elle ne parle pas d’une même voix. Aujourd’hui, deux figures politiques, en pointe dans la contestation populaire, se détachent incontestablement, qui ne semblent pas d’accord sur la stratégie à suivre dans cette bataille : d’un côté, le sénateur de l’Ouest Antonio Cheramy dit Don Kato (Vérité) et, de l’autre, l’ex-sénateur du Nord Jean-Charles Moïse (Pitit Desalin). Si le premier prône l’union sacrée de toutes les forces de l’opposition, et fait du retrait du budget son objectif principal pour défendre les revendications des masses défavorisées, le second donne l’impression de vouloir prendre, seul, la tête de cette opposition, en réclamant désormais, haut et fort, le départ pur et simple de Jovenel Moïse.

Plus que jamais, l’opposition, qui se réclame du secteur démocratique et progressiste, se trouve face à ses responsabilités. Pour parvenir à vaincre le régime néo-duvaliériste Tèt Kale, et sortir le pays de l’impasse politique, économique, sociale et culturelle dans laquelle il se trouve depuis des lustres, elle devrait mettre en œuvre un vaste mouvement collectif, à l’image de la gigantesque mobilisation populaire qui a conduit à la chute de Jean-Claude Duvalier le 7 février 1986. Cette nouvelle mobilisation, tout en tirant les leçons des échecs du passé, devrait être portée par toutes les organisations qui luttent pour le changement :
• Des formations politiques démocrates et progressistes ;
• Des organisations de femmes – poto mitan du développement ;
• Des organisations de défense des droits humains ;
• Des syndicats de travailleurs – notamment ceux des ouvriers taillables et corvéables à merci dans les usines d’assemblage de textile ;
• Des organisations paysannes – principales victimes de la libéralisation sauvage des échanges dans le secteur agricole, et rizicole en particulier ;



• Des organisations populaires (comités de quartier) regroupant les jeunes, chômeurs ou non, étudiants ou non, qui, face à la misère, ne pensent qu’à fuir le pays à la recherche d’une vie meilleure, quitte à risquer leur vie, à l’étranger ;
• Des intellectuels progressistes, dont les économistes hétérodoxes qui luttent pour « une autre économie » – très peu nombreux, ils ont du mal à se faire entendre dans un pays où ils sont de plus en plus vilipendés par une partie de la population, et particulièrement par l’oligarchie qui détient les pouvoirs politique, économique et médiatique ;
• Des syndicats d’enseignants à tous les niveaux primaire, secondaire et supérieur, qui doivent faire face à la dégradation vertigineuse de leurs conditions de vie ;
• Des associations de parents d’élèves, qui n’arrivent pas à joindre les deux bouts mais qui doivent payer très cher la scolarité de leurs enfants ;
• Des syndicats des personnels du secteur de la santé complètement sinistré ;
• Des organisations de coopératives d’épargne et de crédit – un modèle de gouvernance démocratique à suivre ;
• Des associations de la diaspora ;
• Etc.




C’est cette perspective collective que des leaders comme Jean-Charles Moïse devraient adopter comme stratégie en faisant preuve de sens de responsabilité et de maturité politique. Car l’opposition est plurielle. Elle ne se résume pas à une simple question de partis politiques traditionnels mais intègre également toutes les forces vives sociales et culturelles de la nation. La convergence des luttes est indispensable pour gagner durablement cette bataille. Toute option individuelle est vouée à l’échec.

Dr Arnousse Beaulière, Economiste, Analyste politique,
auteur de Haïti : Changer d’ère (L’Harmattan, 2016)

2 Comments

  • Mario Caonabo 1 octobre 2017

    Bidjè kriminèl la se ekspresyon fizik plan lanmò global koutèm, mwayen tèm ak lontèm oligachi a (blòk opouvwa a: boujwazi biwokratik la nan leta a, boujwazi konpradò a, boujwazi zòn franch/soutretans la, boujwazi monopolis la nan sektè prive a), yo tout sou lobedyans peyi kolon enperyalis yo kont enterè fondamantal Pèp Ayisyen an. Se tout men kache sa yo ki mare sosis yo ansanm dèyè bidjè kriminèl la.
    Bidjè kriminèl la touché tout bagay nan lavi nasyonal la, tout kouch ak klas sosyal defavorize yo nan peyi d Ayiti jounen jodi a. Batay sou kesyon sa a depase sa nou konn abitye rele “OPOZISYON” an. Premyèman, tout moun rekonèt wòl enpòtan Senatè Antonio Cheramy (Don Kato) ak yon ti ponyen alye te jwe nan denonse bidjè kriminèl la nan palman an menm.

    Sepandan, si Don Kato tou senpleman limite orizon li a goumen kont bidjè kriminèl la se kòmsi li annik ap gade pye bwa a e non pa forè a. Li dwe elaji orizon li pou li wè ke bidjè kriminèl lap denonse trè byen an se ekspresyon fizik plan lanmò leta (ekzekitif, primati, palman) ak sektè prive a pote nan dyakout yo pou Pèp Ayisyen an.

    Dezyèmman, ansye Senatè, Moise Jean-Charles, lidè Pitit Desalin, pa ka panse se li ki pral pran patènite mouvman kontestasyon ak mobilizasyon popilè nan lari a. Sa valab pou ni Fanmi Lavalas oubyen nenpòt lòt pati ki di yo nan lopozisyon. Nan batay sa a kap dewoule la a, se enterè fondamantal mas polilè yo nan lansanm pou nou mete devan tout lòt konsiderasyon. Se pa zafè okenn ti gwoup, ti pati kap regle la a. Se yon batay pou reklame epi defann lavi tout mas popilè a.

    Rezilta batay sa a pa ka kenbe Jovenel Moise ak tout ekip tèt kale li a e alye yo nan tèt peyi a, kit nan gouvènman, nan bwat leta yo, ou nan palman an. Fòk yo tout ale, e ale nan prizon tou dwat nan peyi d Ayiti. Fòk nou rive debarase peyi a, netwaye peyi a de tout fòs fè nwa yo, tout bouwo yo, zenglendou, brasawouj, eskadwon lanmò, tout kadjakè, dwògdilè, kidnapè, abolotcho, koriptè tout plim, tout plimay. Se yon ekip ganstè ame, de kriminèl de gran chimen, de predatè/bouwo kap vare sou Pèp Ayisyen pou manje l moso pa moso nan enterè oligachi a ak peyi kolon enperyalis yo. Fòk yo rache manyòk yo, e bay tè a blanch!!!

    Ositou, nou dwe vanse nan yon SOULÈVMAN DEMOKRATIK POPILÈ kote tout mas defavorize a rekonèt enterè yo ladann. NOU TOUT LADANN! ANN SOVE LAVNI PEYI N AK LAVNI PÈP LA ANSANM!

  • andre 2 octobre 2017

    Bravo! Voilà ou ce monsieur voulait en venir. Maintenat, il conseille à l’opposition de se réunir, de trouver un compromis. Je crois que ce monsieur et ses amis étaient bien au courant du budgat, bien avant sa ratification par le Parlement et sa publication. La distribution était mal faite. Peut être. Leur devoir en tant que techniciens,n’était il pas de redresser les erreurs contenues dans ce budget ? Ou étaient ils ? Pourquoi ont ils attendu que tout soit consommé avnat de réagir. Comme Kato, ( quant à Jn Charles, je le crois sincëre, son esprit n’est pas assez sophistiqué pour appréhender certaines nuances) qui défendait ses intérëts personnels, à la solde de Sogener, prétend on, messieurs les économistes, étiez vous aussi payés pour créer le désordre dans le pays au nom des masses que vous méprisez ? N’est ce pas un peu anti patriotique que d’accepter l’argent des voisins, les millions des vendeurs de black out pour orchestrer ce carnaval. Le gouvernement propose les lois, le Parlement organise des discussions avec ses représentants et le public aussi. N.est ce pas que Monsieur Boisson , le seul personnage sérieux du groupe avait raison ? Kote nou t ye. W menm, Roro, Boneau etc…. Vous haissez le pays messieurs. IL faut la paix pour les investissements. Votre égoisme empoisonne l’atmosphëre.

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