15 octobre 2025
La Cour d’appel relance le dossier Jovenel Moïse : Ariel Henry devra-t-il rejouer son audition de Tonton Noël 2023 ?
Actualités Justice Pages d'Histoire d'Haiti

La Cour d’appel relance le dossier Jovenel Moïse : Ariel Henry devra-t-il rejouer son audition de Tonton Noël 2023 ?

Dossier Jovenel Moïse : la Cour d’appel annule l’ordonnance Voltaire — qu’advient-il maintenant de « la justice à domicile » d’Ariel Henry ?

En annulant l’ordonnance du juge Walther Wesser Voltaire, la justice haïtienne ouvre un nouveau chapitre empreint d’ironie et de doute : le Premier ministre de facto, aujourd’hui en « exil » discret en Californie, devra-t-il, cette fois, quitter le confort de son salon pour enfin répondre devant la loi ?

La Cour d’appel de Port-au-Prince a annulé l’ordonnance rendue par le juge d’instruction Walther Wesser Voltaire dans le dossier de l’assassinat du président Jovenel Moïse, relançant l’instruction sous la direction d’un nouveau magistrat, le juge Denis Cyprien. Cette décision remet en question la validité juridique de nombreux actes posés sous l’ancienne instruction, y compris l’interrogatoire à domicile du Premier ministre de facto Ariel Henry, mené à Noël 2023 sous haute controverse.

À l’époque, Rezo Nòdwès avait rapporté cet épisode inédit : le chef du gouvernement, soupçonné de liens avec certains des suspects, avait reçu les représentants du parquet dans sa résidence privée, transformée pour l’occasion en salle d’audience. Ce procédé atypique, présenté comme une audition exceptionnelle pour « raisons de sécurité », avait provoqué un tollé au sein de l’opinion et de la société civile, y voyant une mise en scène de l’impunité au sommet de l’État.

Le 27 décembre 2023, le leader de l’UNIR, Clarens Renois, livrait une réaction cinglante à cette tragi-comédie, la qualifiant de « foutage de gueule » et de « plus grand spectacle de 2023 ». Ses mots traduisaient le désarroi général face à un appareil judiciaire « devenu l’ombre de lui-même ».

« La Justice à domicile : verdict de l’assassinat de Jovenel Moïse — Ariel Henry déclaré non coupable », titrait alors Rezo Nòdwès dans un texte où l’ironie se mêlait à la consternation.
« Haïti, les comédiens », écrivait-on encore, paraphrasant Graham Greene, pour décrire ce théâtre d’État où la farce remplaçait la justice et où les acteurs — Ariel Henry, Josué Pierre-Louis, Mirlande Manigat, André Michel — s’érigeaient en juges d’eux-mêmes.

Cette audition « de Tonton Nwèl » symbolisait, pour beaucoup, la déchéance morale d’une institution censée incarner le droit.

« Là où les lois font silence, il est nécessaire que la critique s’exprime », rappelait Victor Hugo — une maxime qui, plus que jamais, trouve son écho dans le désarroi haïtien.

Aujourd’hui, la relance de l’instruction par la Cour d’appel soulève une question essentielle : que deviendront les actes accomplis dans le cadre de cette justice parallèle ? L’interrogatoire d’Ariel Henry sera-t-il revalidé, annulé, ou simplement effacé ? La Nation et les partisans de Jovenel Moise, Tèt Kale 2, eux, attendent encore une vérité que la comédie judiciaire de 2023 a tournée en dérision sous l’administration Ariel-Emelie Prophète Milcé.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.