Aucun pays ne peut prétendre au développement sans une solide formation professionnelle. Le métier manuel demeure un véritable moteur pour l’économie nationale. Si Haïti souhaite amorcer son décollage économique, il est indispensable de préparer dès aujourd’hui les bases d’une nouvelle société. Sans un capital humain qualifié, toute perspective de développement restera fragile. Le plus grand investissement d’un pays, ce sont ses citoyens. Il n’y aura pas de miracle pour Haïti : le seul miracle possible commence maintenant, avec les décisions que nous prenons pour façonner notre avenir.
Il ne faut pas se tromper : les problèmes structurels d’Haïti ne se résoudront pas uniquement par la force ou par les armes. Ils exigent des décisions stratégiques, cohérentes et alignées sur les aspirations sociales du peuple haïtien.
En Haïti, nous avons malheureusement tendance à minimiser la valeur des métiers manuels, alors qu’ils constituent l’une des plus grandes richesses d’une nation. Des pays comme les Bahamas, la République dominicaine, ou encore la Chine — devenue aujourd’hui la première puissance économique mondiale — ont bâti leur croissance sur la formation technique et professionnelle. Chaque pays adopte des mesures adaptées à ses réalités sociales. Or, en Haïti, nous faisons face à une crise profonde dans le domaine des métiers manuels. Pourtant, ce sont les techniciens qui portent l’innovation, et c’est l’innovation qui génère de l’emploi, donc la croissance économique.
Instaurer un métier professionnel obligatoire dans chaque école secondaire serait une réforme structurante, capable de transformer durablement la société haïtienne. Former des jeunes compétents, autonomes et productifs, c’est bâtir les fondations d’une économie plus forte, d’un État plus stable, et d’une nation tournée vers l’avenir.
Alceus Dilson, Communicologue, juriste

