CAUSERIES, CONFERENCES ET VENTES – SIGNATURES
Alin Louis Hall
Calendrier
Samedi 6 Déc. Libreri Mapou 5949 NE 2nd Ave Miami Fl 33137 11am – 5pm
Dimanche 7 Déc. Majestic 716 Riverside Drive Coral Springs Fl 33071 5pm – 9pm
Sam 13 Déc. North Miami Beach Library 1601 NE 164th Street, North Miami Beach, FL 33162 4 pm – 8pm
Dim 14 Déc. Sugar Bae 8253 Sunset Strip, Sunrise, FL 33322-3058 2 pm – 5 pm
Sam. 20 Déc. Kalalou – Tamarac 7041 W Commercial Blvd, Tamarac, FL 33319 5pm–9 pm
Dim. 21 Déc. Three Tides Restaurant 269 SW Port St Lucie Blvd Port Saint Lucie, FL 34984 5pm – 9 pm
Ven. 26 Déc. Kasa Chanpèt 7920 Pines Blvd Pembroke Pines Fl 33024 5pm – 9 pm
Sam. 27 Déc. Margo’s Kitchen 4735 N Congress Ave Boynton Beach Fl 33426 5pm–9 pm
Dim. 28 Déc. La Mesa 8525 Mills Drive Ste 307 Miami Fl 33183 3pm – 6pm
2026
Dim 18 Jan. Mardee’s Bistro & Lounge 6925 Lake Ellenor Dr #111 Orlando Fl 32809 5pm – 9 pm
Sam 24 Jan. Bel Air Lounge & Restaurant 8120 Pines Blvd Pembroke Pines Fl 33024 5pm – 9 pm
Dim 25 Jan. Top Resto & Bar 7130 N. University Dr. Tamarac Fl 33321 5pm – 9 pm
Sam 31 Jan. Backyard 2742 Funston St Hollywood Fl 33020 5pm – 9 pm
Sam 7 Fév. La Maison de l’Art 119 NE 69th St Miami Fl 33138 5pm – 9pm
Sam 28 Fév. Lantana Branch Library 4020 Lantana Road Lantana Fl 33462 2pm – 4 pm
En guise de synopsis : un extrait de l’introduction. –
En effet, des captifs africains ont été ainsi amenés par d’autres Africains et vendus à des Arabes ou à des Européens. Bon nombre d’entre eux étaient déjà esclaves dans leur communauté, souvent razziés après des combats. La traite intra-africaine aurait concerné près de quatorze millions de personnes, contre dix-sept millions pour le chapitre oriental ou arabo-musulman et onze millions pour le commerce triangulaire atlantique. Aussi, le premier chapitre tente-t-il de recadrer la traite, la transplantation et l’esclavage des Africains dans leur contexte historique. Du déterminisme coranique à l’interdépendance entre la révolution sucrière et le commerce triangulaire, nous avons mis exergue les justifications idéologiques et religieuses qui ont donné un cadre légal au projet colonial et au mode de production esclavagiste précapitaliste. L’épouvantable brèche qui transforma le tissu social du Kongo en réservoir de main-d’œuvre pour le commerce du bois d’ébène y est également abordée. La fin de ce chapitre se termine avec un survol historique du volet méconnu de la solide amitié entre les souverains dahoméens et la couronne portugaise.
Le deuxième chapitre essaie de mieux cadrer ces trois siècles d’horreurs qui ont irréversiblement changé la face du monde en créant l’environnement propice à l’apparition du syndrome post traumatique de l’esclavage (SPTE). En effet, lorsqu’il s’agit d’une situation transitoire adaptative, les blessures psychiques peuvent être traitées par des soins spécialisés. Après plusieurs mois suivant la transplantation, l’État de Stress Post Traumatique (ESPT) se développait chez l’Africain sur un mode chronique et endémique en devenant le syndrome post-traumatique de l’esclavage (SPTE). Aussi, d’un pied ferme et décidé, avons-nous commencé la période coloniale en retraçant l’adaptation brutale du transplanté à l’origine de notre « névrose traumatique » transgénérationnelle.
Notre objet est de démontrer que la violence était le levier et le garant du système esclavagiste avec les conséquences que l’on connait et surtout qu’on occulte. Les différentes méthodes et techniques du formatage colonial sont abordées. Du fatalisme biblique, en passant par le puissant logiciel du Code noir et le colbertisme, nous essayons d’apporter un éclairage sur ce dispositif idéologico-religieux et culturel renforcé par le Concordat de 1860 et reconduit par l’expérimentation néocoloniale de l’occupation américaine. Il s’agit ici de faire demi-tour pour se demander par quel principe sacro-saint le « civilisateur » aurait assigné une humanité à des « biens meubles » selon ce fameux Code noir.
Le troisième chapitre met en exergue les instruments de domination des puissances du monde atlantique pour maintenir la postcolonie dans les rangs. En ce sens, le Concordat de 1860 fut le grand coup d’envoi d’une expérimentation qui culmina avec l’occupation américaine. De la France jusqu’à l’arrivée de l’occupant en 1915 en passant par l’Allemagne, rien n’a été négligé pour restaurer et maintenir le primat de la « blanchitude ». Pour mieux comprendre la chute de l’ange, le cinquième chapitre remonte au point de départ de la chaine de la « falsification de soi ». Ce chapitre aborde également l’atavisme colonial et les manifestations épigénétiques liées aux traumatismes du triptyque haïtien de la traite, de la transplantation et de l’esclavage. Ces modifications épigénétiques sont
examinées pour une meilleure compréhension du rôle du triptyque dans l’immobilisme de la postcolonie.
Le quatrième chapitre prolonge le précédent dans la mesure où il traite les multiples aspects de notre entêtement à protéger jalousement notre singulière asymétrie de référentiels. En réalité, la dissonance cognitive aurait planté les conditions d’une névrose narcissique collective. Il en résulte une perte de notre libre arbitre qui nous porte à rationaliser l’absurde et l’arbitraire. Là se ressource continuellement une dissidence permanente et sans faille mettant en déroute la construction de l’État-Nation. Au dernier chapitre, nous suggérons que l’obsession égalitariste a été une menace pour la sécurité nationale et les enjeux stratégiques de la construction de l’Etat-Nation.
A la conclusion du livre, nous proposons que, pour sortir du paradigme colonial, l’introduction des études postcoloniales dans le curriculum de l’enseignement permettra de stimuler la réflexion. Pour dire les choses autrement, c’est à ce prix que nous pourrons, en honorant ce que nos ancêtres ont fait de bon, libérer notre descendance du poids des dettes ataviques. Ainsi, la première expérience de décolonisation pourra rallier enfin ses petits-enfants créoles et bossales à la volonté, pour parler comme Achille Mbembé, « de se-savoir-soi-même (le moment de la souveraineté) et de se-tenir-de
soi-même dans le monde (le mouvement d’autonomie) ». C’est pour avoir craché sur l’héritage du 1er janvier 1804 qu’ils n’arrivent pas à dégager une conscience nationale à contre-courant du statu quo.
Pour parler comme Edmond Paul, cet essai tente d’aborder sous un angle différent « les causes de nos malheurs ». Pourquoi les revendications fondamentales ont-elles été toutes des rendez-vous manqués ? Pourquoi sommes-nous restés ankylosés dans notre incapacité à gérer certaines avancées ? On se rappelle que toutes sortes d’aspirations s’étaient manifestées pour l’affirmation de choix essentiels à la chute du régime sanguinaire des Duvalier. Mais le peuple haïtien s’est encore une fois retrouvé seul à assumer la désespérance. Notre objet est d’appeler à un reformatage de notre cerveau et un recadrage de la pensée sans lesquels aucune régénération n’est possible. Pour y arriver, nous proposons une relecture de la problématique haïtienne avec d’autres lunettes théoriques et sa réécriture à la lumière des nouvelles théories postcoloniales pour poser les jalons d’un ajustement culturel.
Somme toute, notre méthodologie recommande de dresser l’inventaire de notre inconscient collectif pour arriver à la décantation de nos dettes ataviques. Ce n’est ici ni un clin d’œil au révisionnisme négrophobe ni à l’eugénisme. Si la première étape obligatoire et quasi rituelle pour trouver le chemin de la santé est le diagnostic, notre finalité est d’arriver au moins à la reconnaissance d’une psychopathologie plurielle.
Biographie
Alin Louis Hall est un chroniqueur régulier du principal quotidien haïtien, Le Nouvelliste. Il a beaucoup écrit sur le syndrome de stress post-traumatique lié à l’esclavage (SSPT) et aussi sur les psychopathologies affectant les Afrodescendants. Il a également développé les théories du syndrome de transplantation et de la dissidence cognitive. Auteur prolifique, il a publié en 2014 « La Péninsule Républicaine », son premier essai historique sur la contribution de la Péninsule du sud d’Haïti à la première expérience d’autodétermination des Afrodescendants sur le continent américain. En 2021, il a co-écrit « Plus de cinq cents ans d’Histoire » avec plusieurs écrivains et historiens de renom.
Né au Cap-Haitien, il a passé son enfance dans la ville des Cayes et son adolescence à Port-au-Prince. Ancien gestionnaire de portefeuille, il possède plus de 25 ans d’expérience dans les secteurs de la banque et de la finance. Il est titulaire de la certification CFP® (Certified Financial Planner) délivrée par le CFP Board of Standards, d’une licence en sciences en finance avec une spécialisation en économie de Nova Southeastern University et d’une maitrise en sciences en finance de Florida Atlantic University. Il est actuellement analyste de risque de crédit dans le comté de Palm Beach, où il réside.

