Les Chiliens se rendent aux urnes ce dimanche dans un climat tendu, dominé par l’insécurité et la montée de l’extrême droite. Pour la première fois depuis la fin de la dictature de Pinochet, la droite radicale pourrait accéder au pouvoir. La communiste Jeannette Jara, candidate du gouvernement de centre gauche, arrive en tête des sondages, mais serait battue au second tour face à un candidat conservateur.
Face à une criminalité en hausse (les homicides ont plus que doublé en dix ans et les enlèvements explosent), le discours sécuritaire s’est imposé. José Antonio Kast, figure de l’ultradroite, fait de l’immigration irrégulière son principal cheval de bataille et promet expulsions massives, mur frontalier et déploiement de l’armée. Johannes Kaiser, libertarien et admirateur affiché de Javier Milei, progresse également dans les intentions de vote et pourrait créer la surprise.
Même la gauche a dû se rallier au thème sécuritaire. Jeannette Jara promet fermeté et contrôle migratoire tout en défendant des mesures sociales face à l’inflation. Mais le désenchantement envers la présidence Boric, marquée par l’échec de la réforme constitutionnelle, fragilise la coalition au pouvoir.
Le scrutin, obligatoire, devrait mobiliser plus de 15 millions d’électeurs et servira de baromètre pour toute la gauche sud-américaine, déjà en recul en Argentine et en Bolivie. L’avenir politique du Chili pourrait basculer dès aujourd’hui.