Insécurité et précarité économique : des citoyens se sont suicidés à Mirebalais
À la suite d’une enquête menée par le « Mouvman Peyizan Papay » (MPP) dans la localité de Juanpas (Mirebalais), il ressort que la dégradation socioéconomique aurait conduit une dizaine de personnes à mettre fin à leurs jours.
Plongés dans le désespoir et la détresse matérielle, des habitants de Juanpas auraient eu recours au suicide « pour éviter la honte », selon le leader paysan Chavannes Jean-Baptiste. Entre la fin octobre 2025 et le début novembre 2025, « une dizaine de personnes » se seraient donné la mort, avance-t-il. La précarité, l’impossibilité de « faire bouillir la marmite » et des conditions d’existence qualifiées d’« abjectes » sont invoquées parmi les causes de cette série de drames.
Depuis le 1ᵉʳ avril 2025, des centaines de familles ont quitté la commune de Mirebalais pour fuir la violence des gangs, poursuit le président du MPP. Hébergées dans des camps de fortune, elles vivent un quotidien marqué par l’humiliation et la perte d’activité ; des entrepreneurs et socioprofessionnels, contraints d’abandonner leurs métiers, ont basculé dans la misère. Pour certains, l’ultime geste aurait été de se jeter dans la rivière.
Le 1ᵉʳ avril 2025, la coalition armée « Viv Ansanm » a investi le Bas-Plateau Central sans rencontrer d’opposition notable. Depuis lors, la commune a été mise à sac ; des maisons auraient été occupées par des criminels, anéantissant en quelques heures des économies patiemment constituées. Les réponses attendues des autorités politiques et policières font défaut, déplore le MPP. « Combien d’âmes résistent encore à la tentation de l’irréparable face au traumatisme et au désespoir ? », interroge Chavannes Jean-Baptiste.
Hervé Noël
vevenoel@gmail.com

