L’ancien président français Nicolas Sarkozy a été incarcéré mardi matin à la prison de la Santé à Paris, après sa condamnation à cinq ans de prison, dont deux fermes, pour association de malfaiteurs dans l’affaire du financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007. Âgé de 70 ans, il devient le premier chef d’État français à être emprisonné, un événement inédit dans l’histoire de la République et de l’Union européenne.
Arrivé à pied, main dans la main avec Carla Bruni, son épouse, Sarkozy a salué ses partisans avant de se rendre à la prison, accueilli par des cris de détenus. Son avocat a indiqué qu’il resterait incarcéré au moins trois semaines avant que la Cour d’appel ne statue sur sa demande de mise en liberté. L’ancien président, qui clame son innocence, se compare à Alfred Dreyfus et dénonce un acharnement judiciaire.
Reconnu coupable d’avoir laissé ses proches négocier avec la Libye de Kadhafi pour obtenir un financement occulte, il sera détenu en isolement, avec une heure de sortie quotidienne. Il aura droit à trois visites familiales par semaine. Dans sa cellule, il dit avoir emporté une biographie de Jésus et Le Comte de Monte-Cristo.
Cette incarcération, jugée « grave mais nécessaire » par les magistrats, soulève un vif débat en France sur l’exécution provisoire des peines. Selon un sondage récent, 61 % des Français estiment cette décision juste.