Le Japon a franchi une étape historique mardi en désignant Sanae Takaichi, 64 ans, comme première femme à la tête du gouvernement. Élue par les deux chambres du Parlement, elle succède à Shigeru Ishiba et deviendra officiellement première ministre après une audience avec l’empereur Naruhito.
Nationaliste et issue de la droite conservatrice, Mme Takaichi a conquis la présidence du Parti libéral-démocrate (PLD) début octobre, avant de sceller une alliance avec le Parti japonais pour l’innovation (Ishin) pour assurer sa majorité.
Sa nomination, saluée par Ursula von der Leyen, marque une avancée symbolique pour un pays classé 118e sur 148 en matière d’égalité hommes-femmes, mais certains déplorent qu’elle n’ait nommé que deux femmes ministres dans son gouvernement.
Connue pour ses positions ultraconservatrices — opposition à la double appellation des couples mariés et à la succession impériale féminine —, elle devra affronter le déclin démographique, la relance économique et la pression américaine sur la défense.
Mme Takaichi, proche de feu Shinzo Abe, prône une politique budgétaire volontariste et un ton plus mesuré vis-à-vis de la Chine, tout en réaffirmant l’importance du partenariat stratégique avec les États-Unis et Taïwan.