Par Claude Henri Bastien
Il parait que l’Institut d’Etudes et de Recherches Africaines d’Haiti (IERAH-ISERSS) de l’Université d’Etat d’Haiti (UEH) est au-dessus de la loi ou de l’Etat. Qui pourrait le croire? Le doyen sortant de l’IERAH ou le doyen de facto en la personne de Sterlin Ulysse a été sommé le 9 septembre 2025 en vue de surseoir sur les élections illégales à l’IERAH et d’installer le Conseil démocratiquement élu le 10 août 2023 qui a à sa tête le docteur Rhodner J. Orisma. Jusqu’à date, le docteur Ulysse n’a pas répondu. Donc, il n’a pas contacté le Cabinet d’avocat qui a adréssé la sommation.
Trois semaines plus tard, soit le 24 septembre 2025, Dr Ulysse, le doyen de facto, a été assigné avec son beau-frère, Dr Dieuseul Prédélus, recteur de l’UEH, en vue de surseoir sur les mêmes élections et d’installer en conséquence le Conseil élu du 10 août 2023. Aucun d’entre eux ne s’était présenté par devant le juge de référé et ils ont continué avec le processus électoral contre lequel ils étaient tous deux sommés et assignés.
Pourquoi ce manque de respect à la justice? Que fait la justice pour émpêcher des dérives à travers l’une des plus prestigieuses institutions du pays. Même quand les membres de ces institutions peuvent jouir de certains droits légaux, mais répondre à une demande de comparution par devant un Tribunal de première instance ou un Tribunal des référés est une obligation pour éviter d’être traité de délinquent. Pour plus d’un, il s’agirait de comportement de bandits légaux. Le 25 septembre 2025 le juge du Tribunal des référés, le doyen Bernard Saint-Vil, tenant compte de l’absence des assignés, a déclaré qu’un jugement par défaut allait être rendu. Cependant à travers les réseaux sociaux, nous avons appris en ces termes:
« Ce qui se passe au sein de l’UEH est symptomatique de la crise électorale en Haïti.
Il est regrettable que l’Université d’Etat d’Haïti ne soit pas en mesure de donner le ton à ce qui devrait être un processus électoral crédible, honnête et transparent. Le mauvais perdant est la marque de fabrique du compétiteur haïtien qui semble jurer à la victoire à tout prix (…).
À quoi sert l’autonomie de l’université si elle n’arrive pas à pouvoir valider et faire admettre les résultats de sa propre commission d’enquête électorale? Devrait-on attendre que ce soit le Doyen du tribunal de première instance de Port-au-Prince faisant office de juge de référé qui rappelle à la partie l’ayant saisi qu’il n’est pas compétent pour statuer sur la crise électorale qui sévit à l’IERAH d’il y a plus de deux ans? »
Pas de problème, le cas peut être poursuivi au niveau de la Cour d’Appel. Ce serait encore mieux s’il en est le cas.
Cependant, si l’Etat haitien et son pouvoir judiciaire ne fait rien pour rappeler l’UEH à l’ordre, c’est la dérive qui continue et les professeurs et étudiants auront un sentiment de nullité de la justice du pays. Donc, l’Etat doit empêcher à l’UEH de violer le droit des élus ou des électeurs quand l’UEH est en crise ou en panne de conscience et de morale. Qui d’autres peut intervenir d’après le maitre Marc Antoine Maisonneuve si l’Etat ne peut pas? Alors, il va revenir aux entités de l’Organisation des Etats Américains (OEA) ou celles des Nation-Unies (ONU) de s’intervenir dans une simple problématique à l’UEH suivant les organisations de défense des droits humains qui ont déjà suggéré de saisir l’Unité de la Lutte contre la Corruption (ULCC) à l’endroit du Recteur et du doyen de facto ici en question.
Dr Rhodner J. Orisma est élu doyen le 10 août 2023 à la tête d’un Conseil de trois membres à l’IERAH avec 278 voix contre 277. Le doyen sortant ou perdant, Dr Ulysse, a contesté. Bien que les Rapports d’Enquêtes et de Précision de la Commission d’enquête de l’UEH aient révélé en octobre et novembre 2024 que les contestations des perdants ne sont pas fondées et ces élections ne peuvent pas être invalidées. Cependant sans un contre-enquête le Rectortat ou le Conseil de l’Université a invalidé les élections ou n’entend pas installer le Conseil élu du 10 août 2023. C’est du scandale jamais vu à l’UEH après celui de janvier 2021 à la Faculté d’Ethnologie (FE).
L’Etat du pays ne peut accorder le droit d’autonomie à une institution qui ne sait pas comment gérer ladite autonomie. C’est alors livrer une arme chargée à un enfant. Cette institution est en train d’utiliser cette autonomie comme un couloir pour faire du tort à ses associés au lieu de contribuer à leur dignité. Pour résoudre la crise, la Commission d’enquête de l’UEH a proposé à défaut de l’installation du Conseil élu d’août 2023, l’on peut installer suivant la jurisprudence électorale un Conseil provisoire en vue de la reprise de tout le processus électoral. Rien n’est considéré à ce point en vue de favoriser le doyen sortant ou de facto étant le beau-frère du Recteur et membre du Conseil de l’Unversité (CU) depuis avril 2020. Le doyen de facto a organisé sa propre « réélection » et entend être installé le 22 octobre 2025.
A l’Ouverture des tribunaux de cette année soit le 6 octobre 2025, le Premier Ministre Alix D. Fils-Aimé et des honnorables magistrats ou juges ont fait le bilan des cas traités l’année précédente et proposé un avenir juridique meilleur pour le pays pour la session 2025-2026. Nous l’espérons bien et ainsi nous espérons que le cas de l’IERAH-UEH sera traité à la satisfaction de tous les électeurs et membres de l’IERAH en particulier et de l’UEH en général.
Claude Henri Bastien