20 octobre 2025
France : des Haïtiens prévoient de manifester contre Claude Joseph à Paris
Actualités Politique

France : des Haïtiens prévoient de manifester contre Claude Joseph à Paris

Claude Joseph, comme André Michel, se trouve dans le collimateur des haitiens de Paris. Le Collectif NOU BOUKE s’oppose à la tenue, le 23 octobre 2025, d’une conférence de l’ex-Premier ministre haïtien Claude Joseph à la mairie du 17e arrondissement de Paris. Dans une lettre adressée au maire Geoffroy Boulard, le collectif dénonce la présence d’un homme sanctionné et inculpé dans l’affaire de l’assassinat de Jovenel Moïse, estimant qu’un tel événement compromet la neutralité républicaine.

Collectif NOU BOUKE  

12 rue du Château d’Eau, 91130, Ris-Orangis 

Noubouke@proton.me https://nou-bouke.com

0745034965 

À l’attention de 

Monsieur Geoffroy Boulard 

Maire du 17e arrondissement de Paris 

16-20 rue des Batignolles 

75017 Paris 

Objet : Inquiétude et opposition de la communauté haïtienne à la venue de M. Claude  Joseph dans les locaux de la mairie du 17e arrondissement 

Paris, le 20 octobre 2025 

Monsieur le Maire, 

Nous avons appris avec étonnement que votre mairie accueillera, ce jeudi 23 octobre 2025 à  18h30, une conférence animée par M. Claude Joseph, ancien Premier ministre de la  République d’Haïti, dans le cadre d’une rencontre organisée par la branche européenne de son  parti politique, EDE France-Europe. 

Nous, membres de la communauté haïtienne de France et citoyens engagés pour la paix, la  justice et la dignité de notre pays d’origine, souhaitons vous faire part de notre vive inquiétude et de notre désaccord quant à la tenue de cet événement dans un lieu public et républicain tel  que la mairie du 17e arrondissement. 

Depuis plusieurs années, Haïti est traversée par une crise sécuritaire, sociale et politique alimentée par des acteurs locaux, parfois en complicité avec des intervenants internationaux.  Cette crise a pour conséquence directe l’aggravation dramatique de la situation sociale,  économique et humanitaire du pays. Actuellement, selon l’OIM, 1,4 million de personnes sont  déplacées et ravagées par l’escalade de la violence des gangs ; 85 % de la capitale est sous le  contrôle de groupes lourdement armés qui imposent la terreur ; selon le dernier rapport  trimestriel de l’ONU, plus de 1 500 personnes ont été tuées entre avril et juin 2025.

Cette violence généralisée et les massacres actuels en Haïti ne sont pas sans lien avec certains  acteurs de la classe politique haïtienne. Ainsi, les États-Unis, le Canada et l’ONU, de 2022 à  2025, ont déjà prononcé des sanctions contre de nombreux responsables politiques haïtiens  pour leur soutien à des groupes armés, leur implication dans la violence actuelle, des faits de  corruption ou de trafic de drogue. 

Dans ce même ordre d’idées, le 7 septembre 2022, M. Claude Joseph a été sanctionné, interdit d’entrée sur le territoire de la République dominicaine, au même titre que douze chefs de  gangs haïtiens. Il est par ailleurs inculpé pour complicité dans l’enquête sur l’assassinat du  président Jovenel Moïse, un crime politique majeur toujours non élucidé. En outre, il est  également cité dans des affaires de corruption présumée, notamment au sein du Centre  National des Équipements (CNE), actuellement instruites par la justice haïtienne. 

La tenue d’une conférence publique dans une mairie parisienne avec un intervenant aussi  controversé, visé par de telles procédures, envoie un message regrettable à la communauté  haïtienne de France. Cela pourrait être perçu comme une forme de légitimation politique — voire morale — d’un individu mis en cause, en totale contradiction avec les valeurs de la  République française. 

De plus, sa venue suscite une indignation croissante parmi les Haïtiens de la diaspora. Elle  pourrait entraîner des troubles à l’ordre public, en provoquant des tensions ou des  manifestations à l’entrée de la mairie — ce que nous souhaitons évidemment éviter. 

Nous vous demandons donc respectueusement de reconsidérer l’accueil de cet événement  dans les locaux municipaux, au nom des principes de neutralité institutionnelle, des valeurs de  la République et du respect dû aux familles des victimes de la crise haïtienne, encore  profondément marquées par l’impunité. 

Nous vous remercions de l’attention que vous porterez à cette demande et restons à votre  disposition pour tout échange ou rencontre à ce sujet. 

Veuillez agréer, Monsieur le Maire, l’expression de nos salutations respectueuses. 

Moïse EUGENE 

Membre du conseil collégial du Collectif Nou Bouke 

Farah MAITRE Membre du conseil collégial du Collectif Nou Bouke

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