De manière progressive et inquiétante, des bandits en provenance de Canaan s’installent à Montrouis afin d’étendre leur influence. En connivence avec des bandes armées locales, ils ont réussi à occuper des zones stratégiques de la commune, sans rencontrer la moindre résistance.
Abandonnée par la Police nationale d’Haïti depuis plus d’un mois, la commune de Montrouis reste sous le contrôle total de groupes armés. Des bandits de Délugé se sont emparés de la route nationale numéro 1, y ont érigé des postes de péage et provoqué l’exode d’une partie de la population civile. Comme pour enfoncer le clou, ils se sont alliés à des groupes venus de Canaan afin d’intensifier la violence armée.
Selon les autorités locales, au cours des dernières 72 heures, des individus lourdement armés, arrivés de Canaan par les côtes, ont pénétré dans la commune dans le but d’étendre leur territoire. Ils auraient investi des maisons abandonnées pour mettre à exécution leur plan criminel. L’agent exécutif intérimaire de Montrouis, Blaise Élysée, confirme un déplacement massif des habitants, terrorisés par la démonstration de force de ces individus.
Des voix locales appellent la police à intervenir pour déloger les malfrats et empêcher toute progression vers les zones avoisinantes. Cependant, aucune réaction des autorités policières n’a encore été enregistrée, déplore l’édile. Dans la population, la peur s’installe : le spectre d’un nouveau massacre plane sur les habitants restants, faisant craindre de nouvelles victimes.
La Direction départementale de l’Artibonite de la PNH (DDA/PNH) demeure passive face à l’évolution de la situation, tandis que d’autres communes comme Arcahaie et Saint-Marc sont désormais menacées d’un envahissement similaire par les organisations criminelles.
Hervé Noël
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