Face à l’insécurité grandissante, à la corruption endémique et à l’incapacité du Conseil présidentiel de transition (CPT) qui, selon les protestataires, « a déjà fait perdre plus d’un an à la Nation », un vaste mouvement citoyen appelle à la rue. Les organisateurs rejettent catégoriquement toute idée de prolongation de mandat pour le CPT, qu’ils jugent illégitime et stérile.
Gonaïves, 16 octobre 2025 (Rezo Nòdwès) — À Gonaïves, la « cité de l’Indépendance », un nouveau mouvement de contestation populaire prévoit, dès le mois de novembre, une série de manifestations destinées à contraindre le Conseil présidentiel de transition (CPT) à quitter le pouvoir. Selon les organisateurs, cette mobilisation nationale se poursuivra jusqu’à la fin du mandat transitoire, fixée au 7 février 2026, voire avant cette date si le gouvernement persiste à parler d’élections « bouyi vide » avec « des vendus du CEP ».
« Le peuple n’a ni élu ni mandaté le CPT, il ne peut donc rester en place au-delà du 7 février », a déclaré un porte-parole du collectif, dénonçant « une équipe de contrebandiers et de prédateurs politiques » ayant pris le pays « en otage ». L’activiste a particulièrement visé le Dr Louis-Gérald Gilles, qu’il accuse d’être impliqué dans des pratiques clientélistes et d’avoir, selon ses termes, « transformé la transition en marché public de corruption ».
Les propos font écho aux accusations du militant Timothée René, dont un enregistrement diffusé sur les réseaux sociaux a récemment provoqué un scandale en mentionnant plusieurs figures du CPT. Les organisateurs affirment que « le temps de l’impunité est terminé » et appellent à une mobilisation générale pour ce qu’ils qualifient de « mois du changement ».
En résumé, Gonaïves ne serait pas prête à confier les clefs de la ville aux membres du CPT lors de la célébration du 222e anniversaire de l’indépendance d’Haïti, le 1er janvier 2026.