14 octobre 2025
Haïti : les bandits gentils n’existent pas !
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Haïti : les bandits gentils n’existent pas !

En Haïti, la banalisation du mal a pris un visage familier. On s’est habitué à tout : aux tirs qui rythment les nuits, aux enlèvements qui fauchent les rêves, aux politiciens qui pillent sans vergogne, aux commerçants qui spéculent sur la faim. Et, dans cette tragédie nationale, chacun joue son rôle, masqué derrière un costume différent. Mais qu’on se le dise : les gentils bandits n’existent pas.

Le banditisme ne se limite plus aux ruelles sombres des quartiers populaires. Il a changé de forme, de discours, de parfum. Il se cache parfois derrière des lunettes fumées, un complet veston ou un titre honorifique. Il signe des contrats véreux, détourne des fonds publics, manipule la misère à des fins électorales. C’est le bandit à cravate, ce corrupteur élégant qui appauvrit le pays en se faisant passer pour sauveur.

Mais il y a aussi celui qu’on appelle à tort “le pauvre petit soldat du peuple”, ce bandi a sapat, kalachnikov à la main, qui règne sur la peur et détruit toute idée de liberté. Il s’érige en justicier des opprimés, tout en kidnappant, violant et incendiant. Ce ,révolutionnaire’ de pacotille détruit commissariats, bureaux publics et maisonnettes de pauvres. Et derrière lui, dans l’ombre, d’autres bandits, les financiers du chaos, tirent les ficelles. Des commerçants sans scrupules, qui alimentent les gangs en armes et en argent pour préserver leurs privilèges.

Haïti est devenue une économie de la peur. Chaque citoyen honnête paie la facture morale et matérielle d’un système corrompu, où les criminels s’achètent une image, un poste ou une protection. Ce pays ne pourra jamais se relever tant que le crime, qu’il soit en sandales ou en mocassins, ne sera pas puni.

Il est temps de nommer les choses : tuer, voler, trahir, corrompre, sous n’importe quel habit, reste du banditisme. Et ces hommes-là, qu’ils portent une cravate ou une kalachnikov, ne méritent ni excuses, ni gloire, ni compassion. Leur vraie place se trouve derrière les barreaux.

Trop longtemps, le peuple a subi en silence. Il est temps que la justice parle, que la loi agisse, et que la société haïtienne retrouve le courage moral de dire non à toutes les formes de criminalité. Parce qu’en Haïti, il n’y a pas de bons bandits, seulement des criminels qui retardent notre libération collective.

Josette Larosine

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