Madagascar : les militaires destituent le président Andry Rajoelina et prennent le pouvoir
Madagascar replonge dans la tourmente politique. Mardi, les militaires ont annoncé « prendre le pouvoir », marquant la fin du régime du président Andry Rajoelina, destitué par un vote massif de l’Assemblée nationale. Le colonel Michael Randrianirina, à la tête de la CAPSAT, a proclamé la dissolution du Sénat et de la Haute cour constitutionnelle, suspendant aussi la Constitution.
L’armée justifie son action par la « vacance du pouvoir » après le départ du président, exfiltré selon RFI par un avion militaire français. Dans les rues d’Antananarivo, des milliers de manifestants, galvanisés par le mouvement Gen Z, ont célébré la chute d’un dirigeant accusé d’autoritarisme et de corruption.
Rajoelina, élu en 2018 puis réélu en 2023 lors d’un scrutin boycotté, dénonce un « coup d’État » et affirme rester « pleinement en fonction ». Mais l’armée prévoit déjà un « comité de transition » mêlant officiers et civils, avant la formation d’un gouvernement intérimaire.
Sur fond de misère endémique — plus de 80 % des Malgaches vivent sous le seuil de pauvreté —, cette nouvelle crise politique renforce l’incertitude dans une île où l’histoire semble se répéter, quinze ans après le premier putsch de Rajoelina.