Le Consortium de la Majorité silencieuse, regroupant la Plateforme politique PREPEP et le Front Commun de la Société Civile d’Haïti (FCSCH), a adressé une note de mise en garde aux neuf membres du Conseil Électoral Provisoire (CEP). Le document accuse le CEP de « trahison démocratique » et de collusion avec « une équipe insouciante et insensible » qui, selon les signataires, instrumentalise l’insécurité pour prolonger son pouvoir.
Le Consortium dénonce avec vigueur la décision du CEP (Jacques Desrosiers) de fixer des élections pour mars 2026, estimant qu’un tel calendrier est « déconnecté de la réalité tragique du pays » et qu’aucun scrutin crédible ne peut être organisé « pendant que la population s’enfonce dans la peur, la misère et le désespoir ». Il exige le report du processus électoral jusqu’à ce que les conditions minimales de sécurité, de dignité et de représentativité soient garanties.
Les signataires pointent également l’absence de représentantes féminines dans la composition du Bureau du CEP, en violation du principe d’équité de genre, et fustigent une gestion interne marquée par le mépris et l’arbitraire.
La note rappelle que 2026 marquera quarante ans de transition depuis la chute de la dictature duvaliériste, et fixe comme horizon politique le 7 février 2027, date à laquelle la Majorité silencieuse souhaite voir s’installer des autorités issues d’élections légitimes et massivement participées, à l’image du scrutin de décembre 1990.
Le texte remercie les États-Unis, le Panama, la Russie et la Chine pour leur soutien à la résolution onusienne créant la Force de Suppression des Gangs (FGS), tout en saluant Donald Trump pour ses propos jugés valorisants envers Haïti.
Enfin, le Consortium met en garde le CEP contre toute persistance dans cette voie, l’avertissant qu’il risque de « connaître le même sort que les neuf présidents et leur Premier ministre », en référence au Conseil Présidentiel de Transition, jugé illégitime.
Source : Lettre de la Majorité silencieuse au CEP, 6 octobre 2025