Lorsqu’on arrive sur un terrain, le premier regard peut immédiatement révéler si une construction est prévue ou non. On y voit parfois des jalons posés pour guider le chantier, des fondations soigneusement tracées pour soutenir un futur édifice. Il en va de même pour le développement d’un pays : certains signes ne trompent pas et permettent de savoir si des progrès sérieux sont en marche ou si tout reste au stade des intentions.
Malheureusement, Haïti montre aujourd’hui un terrain vide, sans jalons solides ni fondations fiables. Cette situation peut être analysée à travers la théorie du retard social : les héritages historiques, les inégalités structurelles et les crises répétées freinent durablement le développement d’une société. Haïti semble prisonnière de ce retard, répétant les mêmes crises institutionnelles et politiques depuis trente ans : instabilité constitutionnelle, mauvaise gouvernance, élections contestées.
Tant que ces dynamiques sociales négatives persistent, Haïti restera un terrain abandonné, un chantier impossible, où les espoirs s’effondrent avant même d’avoir pris racine.
Au niveau économique, il suffit d’observer notre budget national depuis trente ans : il reste essentiellement un budget de fonctionnement. Pourtant, Haïti dispose de richesses importantes et de ressources naturelles inexploitées.
Si l’État avait la capacité de mieux gérer et exploiter son sous-sol et ses ressources, il pourrait générer des revenus supplémentaires. Ces fonds pourraient permettre non seulement d’assurer le fonctionnement de l’État, mais aussi d’investir dans de grands projets et chantiers structurants pour le développement durable du pays
Alceus Dilson: Communicologue,Juriste
E-mail :Alceusdominique@gmail.com