Dans la vallée de l’Artibonite, la progression du gang « Gran-Grif » dans les communautés fait craindre le pire. À mesure que les victimes de la violence armée se multiplient, la barbarie engendrée par les criminels semble reléguée au rang de simples faits divers par les autorités.
À Liancourt, dans la localité de Carrefour Payen, des affrontements entre bandits et policiers appuyés par des brigadiers ont fait au moins six morts dans les rangs des criminels. Selon le président du Syndicat des planteurs visionnaires pour le développement de l’Artibonite (SPVDA), René Charles, deux membres de la brigade d’autodéfense ont été légèrement blessés et plus d’une quinzaine de maisons incendiées par les bandits, mercredi.
Le syndicaliste rapporte notamment l’incendie de la résidence privée de l’ancien député et ancien ministre de l’Éducation nationale, Jean-Beauvoir Dorsonne. René Charles dénonce l’indifférence des autorités policières face à la dictature imposée par les gangs. Malgré les appels réitérés adressés à la Task-Force pour l’utilisation de drones kamikazes, aucune suite n’a été donnée, déplore-t-il. L’organisation criminelle « Gran-Grif » continue d’étendre ses tentacules et vise désormais la conquête d’autres zones, notamment aux abords de la commune de Saint-Marc, de plus en plus menacée.
Dans le département de l’Artibonite, cette montée de la violence armée s’inscrit dans un contexte marqué par des mouvements de soulèvement populaire contre le directeur départemental de la PNH, Ader Jacques. Celui-ci est accusé par des habitants du quartier de Raboteau d’avoir participé à l’assassinat, le 16 septembre dernier, de l’ex-rebelle Wilfort Ferdinand, alias « Ti-Will ».
Hervé Noël
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