Le Mali, le Niger et le Burkina Faso ont annoncé leur retrait de la Cour pénale internationale (CPI), dénonçant une institution « instrument de répression néocoloniale aux mains de l’impérialisme ». Ce désengagement marque une nouvelle étape dans la rupture de ces trois États sahéliens avec l’Occident, après leur éloignement de la France.
Les juntes au pouvoir affirment vouloir « affirmer pleinement leur souveraineté » et reprochent à la CPI son acharnement contre des dirigeants africains. Une critique récurrente : sur 33 affaires traitées depuis sa création en 2002, 31 concernent des Africains. Pourtant, la Cour a récemment ciblé d’autres responsables, comme Vladimir Poutine, Benyamin Nétanyahou ou encore l’ex-président philippin Rodrigo Duterte.
Pour Miriam Cohen, professeure de droit international à l’Université de Montréal, ce retrait n’est « pas la meilleure façon » de dénoncer une justice jugée sélective. Les États auraient pu soulever leurs préoccupations au sein de l’Assemblée des États parties. En pratique, le départ ne sera effectif qu’un an après notification à l’ONU, et n’affectera pas l’enquête déjà ouverte au Mali.
Amnistie internationale y voit un « recul préoccupant » qui risque de favoriser l’impunité et d’envoyer un « mauvais message » aux victimes. Ce triple retrait pourrait aussi créer un effet domino, fragilisant encore une institution déjà contestée.