29 septembre 2025
Haïti : pour les classes laborieuses, le mépris et la répression
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Haïti : pour les classes laborieuses, le mépris et la répression

Par le Regroupement des Haïtiens de Montréal contre l’Occupation d’Haïti (REHMONCO

Beaucoup d’organisations de la société civile ont critiqué l’absence de volonté de l’État dans le rétablissement de la sécurité publique dans le pays. En effet, les exemples ne manquent pas. 

Au cours des derniers mois, le pouvoir a préféré prioriser le paiement de groupes de mercenaires au lieu de renforcer les forces régaliennes de l’État. 

Par ailleurs, tandis qu’aucune disposition n’a été prise pour neutraliser les gangs armés qui s’approprient des quartiers résidentiels, les autorités gouvernementales montrent un grand dynamisme pour défendre des groupes mafieux comme en témoignent les dossiers de Nenel Cassy, Alfredo Pierre Antoine, du scandale de la BNC, etc. 

Toutefois, il est frappant de voir que très peu d’organisations ont dénoncé l’indifférence et le mépris du gouvernement pour les classes laborieuses. A titre d’exemple, le gouvernement a ignoré les revendications des enseignants et des enseignantes grévistes des écoles publiques pendant toute l’année scolaire 2024-2025. 

Le ministre de l’éducation Antoine Augustin a même osé déclarer dans un cynisme sans nom que l’école haïtienne est détruite. Ce même ministre n’a donné aucune suite aux revendications des enseignant.es-stagiaires, même après le drame du meurtre du talentueux écolier Wanderson Zamy le 18 août 2025. 

Rappelons que l’écolier a été tué par les agents de la sécurité du ministère de l’Éducation nationale qui n’ont pas hésité à ouvrir le feu sur des enseignants et enseignantes qui manifestaient pacifiquement. 

Mais c’est surtout dans le dossier de l’ajustement du salaire minimum que se manifeste, dans toute sa crudité, le profond mépris vis-à-vis des classes laborieuses. 

Dans la législation haïtienne, il est formellement établi que l’État doit ajuster le salaire minimum à chaque fois que l’inflation dépasse le seuil de 10%. 

Au cours des trois (3) dernières années, bien que l’inflation ait varié de 30 à 40% au rythme annuel, l’État haïtien fait obstruction à tout ajustement salarial pour les travailleurs et travailleuses des secteurs industriels et des services. 

Cela fait  au moins quatre mois que le Conseil supérieur salaire (CSS) a recommandé au gouvernement de fixer le salaire minimum à la modique somme de 950.00 gourdes. 

Ce montant ne prend pas en compte le niveau de l’inflation actuelle, mais le gouvernement de Didier Fils-Aimé et le CPT refusent d’obtempérer. 

Certes, il est dans la tradition de l’État haïtien de ne pas accepter d’ajuster le salaire des travailleurs et travailleuses, mais aujourd’hui, ce qui rend ce refus particulier, c’est qu’il vient d’une coalition gouvernementale réunissant une certaine gauche et la droite néoduvaliériste, coalition qui met en place toute une politique de répression des classes laborieuses au profit de certaines franges de la bourgeoisie haïtienne.

Fort de ce constat, nous dénonçons et condamnons avec véhémence la politique antipopulaire du gouvernement de transition qui, d’un côté, tergiverse avec des gangs criminels et des réseaux mafieux, et de l’autre, punit les classes laborieuses. 

À quelques jours de la fin de l’année fiscale, le gouvernement a l’obligation de satisfaire immédiatement les revendications des enseignants des écoles publiques et de fixer le salaire minimum à 2 500 gourdes pour une journée de travail, comme le réclament les syndicats du secteur industriel.

Pour authentification,

Renel Exentus,

Frank W. Joseph

Montréal, le 28 septembre 2025

Contact: rehmoncohaiti1915@gmail.com     

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