25 septembre 2025
Bouillon réchauffé sous Ariel Henry, servi comme petit-déjeuner à l’ONU : jeudi matin, Laurent Saint-Cyr arrive
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Bouillon réchauffé sous Ariel Henry, servi comme petit-déjeuner à l’ONU : jeudi matin, Laurent Saint-Cyr arrive

Jeudi matin, la tribune des Nations Unies accueillera Laurent Saint-Cyr. Mais ce qui s’annonce déjà, c’est moins un discours inédit qu’une redite : le bouillon réchauffé de la « force robuste », déjà servi sous Ariel Henry, sera remis sur la table diplomatique comme si le temps n’avait pas passé.

On entendra sans doute : « Il y a urgence, oh oui urgence ». Après près de quatre années de convulsions, le vocabulaire de l’urgence s’use à force d’être martelé. Saint-Cyr dressera la liste de ce qui aurait été fait, de ce qui devrait être accompli, pour justifier qu’une nouvelle force étrangère soit appelée à suppléer un État haïtien à bout de souffle.

Mais dans l’intervalle, qu’en est-il du budget rectificatif pour la rentrée scolaire ? Déjà en septembre 2024, des millions avaient été débloqués sans qu’aucun suivi sérieux n’ait été constaté. Qu’en est-il aujourd’hui des mêmes annonces réitérées, sinon d’une fuite en avant budgétaire ? Et que dire du projet de déplacement de l’Hôpital général vers un autre site, alors que le Premier ministre Fils-Aimé se contentait récemment de diffuser des images d’un centre-ville « propre » et dégagé ? Les artifices visuels ne suffisent pas à masquer l’absence de politiques publiques concrètes.

Vient ensuite la promesse : « Oui, des élections pour avoir des élus ». Mais des élections reportées encore, fixées cette fois à mars 2026, comme si les « territoires perdus » — ces espaces livrés à la violence et à l’absence d’autorité — n’étaient qu’un détail secondaire. Ce calendrier illusoire, sans consensus ni sécurité minimale, sonne comme un aveu d’impuissance maquillé en feuille de route.

En définitive, le passage de Laurent Saint-Cyr à l’ONU risque de s’apparenter à un rituel diplomatique vidé de sa substance : redire ce qu’Ariel Henry avait déjà répété, invoquer une « force robuste » que personne n’a jamais vue à l’œuvre, promettre des élections que nul n’attend avec confiance. Pendant ce temps, Haïti s’enfonce dans l’attente d’une parole véritable, enracinée dans des actes concrets et dans la reconnaissance de l’échéance constitutionnelle du 7 février.

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