La police philippine a arrêté plus de 200 personnes dimanche à Manille, dont 88 mineurs, lors d’affrontements survenus en marge d’une mobilisation anticorruption rassemblant des dizaines de milliers de personnes. Les forces de l’ordre ont utilisé canons à eau et sirènes assourdissantes contre de jeunes manifestants masqués qui lançaient des pierres, selon la police. Le plus jeune détenu est âgé de 12 ans, a précisé le maire de la capitale, Isko Moreno.
« Jusqu’à présent, aucun n’a expliqué les raisons de ses actes ni indiqué s’il avait reçu de l’argent », a déclaré la porte-parole Hazel Asilo, évoquant de possibles « fauteurs de troubles ». Selon un autre responsable, 93 policiers ont été blessés et le bilan pourrait encore s’alourdir. Une cinquantaine de civils ont été hospitalisés.
La mobilisation, largement pacifique, a réuni familles, militants, religieux et responsables politiques contre un scandale de corruption lié à de faux projets d’infrastructures anti-inondations. Présenté comme le plus grave depuis des décennies, ce dossier a déjà provoqué la chute des présidents du Sénat et de la Chambre des représentants.
Le ministère des Finances chiffre les pertes pour l’économie à 118,5 milliards de pesos (1,7 milliard d’euros) entre 2023 et 2025, tandis que Greenpeace estime le préjudice à 15,3 millions d’euros. La colère citoyenne s’ajoute à l’inquiétude climatique : le super typhon Ragasa frappe actuellement le nord du pays, menaçant d’inondations supplémentaires.
