Assassinat de « Ti-Will » : la société civile des Gonaïves exige l’arrestation de Jacques Ader
Les mouvements de protestation des habitants du quartier de Raboteau, consécutifs à l’assassinat, le mardi 16 septembre 2025, de Wilfort Ferdinand, alias « Ti-Will », ont pris un tournant préoccupant avec des défilés de militants lourdement armés dans les rues de la Cité de l’Indépendance.
La dernière communication de la Coordination de presse et des relations publiques (CPRP) de la Police nationale d’Haïti (PNH), relative aux évènements ayant conduit à la mort de l’ex-rebelle Wilfort Ferdinand, loin d’apaiser les tensions, semble avoir exacerbé la colère. Selon la police, l’ancien membre du Front de résistance aurait été en possession d’un pistolet de marque Taurus, appartenant à la PNH, dont le numéro de série avait été falsifié.
Réagissant à cette version, le secrétaire général de la Société civile, Beken Petit-Homme, rejette l’argument selon lequel « Ti-Will » aurait refusé d’obtempérer à un contrôle de police alors qu’il faisait l’objet d’un mandat judiciaire. Le militant des droits humains exige l’arrestation du directeur départemental de la PNH dans l’Artibonite, le commissaire divisionnaire Jacques Ader, accusé d’être l’auteur matériel du crime.
La population de la ville des Gonaïves reste mobilisée et entend obtenir des sanctions contre celui qu’elle considère comme responsable de la chaîne de commandement dans l’Artibonite. « Ti-Will », présenté comme un fils authentique de Raboteau, aurait, selon Beken Petit-Homme, consacré une part importante de sa vie à la cause d’Haïti. Il avait notamment participé aux luttes armées contre l’ancien président Jean-Bertrand Aristide, reconnaît le responsable de la Société civile.
Pour une troisième journée consécutive, des centaines de personnes ont manifesté ce vendredi aux Gonaïves afin de réclamer justice et réparation pour la famille et les proches de Wilfort Ferdinand. Armés de fusils de guerre, Jerry Bien-Aimé et ses partisans ont défilé dans plusieurs rues de la commune pour dénoncer ce qu’ils qualifient d’exécution de « Ti-Will ».