Rubrique: « Les zélateurs du référendum »
Chargé en 2021 de gérer 40 millions de dollars pour un référendum constitutionnel bidon qui n’a jamais eu lieu, Mathias Pierre refait surface en public, sans qu’aucun rapport crédible n’ait jamais expliqué la disparition de cette enveloppe budgétaire volatilisée.
Samedi 13 sept. 2025 (Rezo Nòdwès) — Sur le terrain mouvant de la politique haïtienne, les images parlent parfois plus fort que les discours. Mathias Pierre, discret mais omniprésent, en offre l’illustration : sur un premier cliché, il pose à côté de Claude Joseph, ancien Premier ministre de facto sous Tèt Kale 2 ; sur un autre, le même Mathias trône auprès de Smith Augustin, devenu aujourd’hui adversaire déclaré de Claude Joseph, malgré la recommandation initiale de ce dernier pour l’introduire dans les cercles présidentiels.
De là naît une équation insoluble : comment qualifier la relation quand un acteur se retrouve tour à tour dans le camp d’alliés irréconciliables ? Si la logique politique suivait la logique mathématique, on pourrait parler de transitivité. Mais en Haïti, l’ami de mon ami peut vite devenir l’ennemi de mon ancien allié.
Cette gymnastique d’images révèle une vérité crue : la photo officielle n’est qu’un instant figé dans un théâtre où les rôles changent au gré des intérêts. Ceux qui se serrent la main devant les caméras peuvent se poignarder dans les coulisses. De quoi rappeler qu’en politique haïtienne, la seule constante reste l’instabilité des alliances.
En Haïti, certains portent le masque non pour se protéger, mais pour cogner dans l’ombre et disparaître aussitôt. L’ironie, c’est qu’ils se proclament serviteurs du bien-être du peuple, quand en réalité ce peuple n’est que le paravent commode de leurs impostures.
