28 octobre 2025
Le dossier douanier pourrait faire capoter le Conseil présidentiel si rien n’est entrepris
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Le dossier douanier pourrait faire capoter le Conseil présidentiel si rien n’est entrepris

Dans un contexte mondial marqué par des mouvements de contestation et de révolution – comme récemment au Népal – il convient de rappeler, à la suite d’Alexis de Tocqueville, que les périodes de réforme peuvent paradoxalement déclencher les révolutions quand elles ne répondent pas aux attentes profondes des populations. De même, Samuel Huntington dans Political Order in Changing Societies montre que l’écart entre modernisation économique et institutions politiques fragiles produit de l’instabilité.

Comme le disait un observateur avisé, « la révolution est contagieuse ». Cette idée s’inscrit dans la théorie de la diffusion des révolutions (Skocpol), selon laquelle des soulèvements dans un pays peuvent inspirer ou accélérer des mouvements similaires dans d’autres contextes, surtout là où les frustrations sociales sont fortes. Je ne suis pas un prophète de malheur, mais la politique est par essence dynamique et rien n’empêche un brusque renversement de situation.

Dans cette optique, nous exhortons le Conseil présidentiel à prendre rapidement un arrêté incitatif visant à réduire les tarifs douaniers sur :

  • les machines de transformation,
  • les véhicules – quelle qu’en soit la nature –
  • l’ensemble des matériels pouvant contribuer à l’investissement et à la création d’emplois,
  • les conteneurs et tous les biens que la main-d’œuvre locale ne peut pas produire.

Les économistes du développement (comme Joseph Schumpeter ou Friedrich List) soulignent que l’abaissement ciblé des barrières douanières sur les intrants productifs peut stimuler l’investissement et l’emploi dans des pays en développement. C’est une mesure de protectionnisme éducateur inversé : taxer les produits de consommation courante mais alléger les outils de production pour accélérer l’industrialisation.

À défaut, le risque d’un éclatement social dans les heures ou les jours à venir est réel, conformément à la théorie des griefs accumulés (Ted Gurr), selon laquelle un fort décalage entre attentes sociales et réponses de l’État augmente la probabilité d’émeutes ou de soulèvements

Alceus Dilson, Communicologue, juriste 

Alceusdominique@gmail.com

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