Washington réclame les auteurs de l’“Estafa de los abuelos”
SANTO DOMINGO. – Le Ministère public dominicain a requis dix-huit mois de détention préventive contre les principaux responsables d’un vaste réseau transnational de cybercriminalité, démantelé dans le cadre de l’Opération Discovery 3.0. Les accusés, Jesús Manuel Castaños Colón et Bernardo Taveras Vélez, sont identifiés comme les cabecillas d’une structure criminelle spécialisée dans l’escroquerie numérique, le vol de données personnelles, l’usurpation d’identité et le blanchiment d’argent, ciblant principalement des retraités nord-américains.
La demande a été présentée par les procureurs Claudio Cordero (spécialiste en matière de blanchiment), Reina Jiménez et Elvin Ventura, devant la juge Yiberty Polanco Herrán, de la juridiction permanente de Santiago, qui rendra sa décision le 5 septembre 2025. Le parquet a également précisé que, pour d’autres inculpés ayant reconnu leur rôle secondaire et collaboré avec la justice, la requête initiale de détention a été remplacée par des mesures alternatives telles que l’assignation à résidence, une caution ou l’interdiction de sortie du territoire.
Parallèlement, la juge Elizabeth Alcalá Valencia a reporté au 2 septembre l’audience concernant Kelvin Bladimir Vásquez Santana et Yliana María Cruz García, compagne et prête-nom d’Óscar Manuel Castaños García, déjà réclamé en extradition par les États-Unis. Cette dernière figure parmi une dizaine de personnes arrêtées depuis le lancement de l’opération. Certains inculpés, dont Joel José Cruz Rodríguez alias Pa Flow, ont accepté volontairement leur extradition devant la Cour suprême.
Le parquet rappelle que ce réseau structuré opérait depuis plusieurs années à travers des plateformes numériques, mettant en œuvre une méthode connue comme la “Estafa de los abuelos”, consistant à manipuler des personnes âgées pour leur soutirer des fonds. L’enquête, ouverte il y a plus de deux ans, s’inscrit dans la continuité des opérations Discovery et Discovery 2.0, qui avaient déjà permis de frapper des structures criminelles similaires liées au cyber-fraude et au blanchiment transfrontalier.

