Face à la crise institutionnelle qui oppose le Directeur Général aux Directeurs Départementaux du Ministère de l’Environnement, les Directeurs centraux signataires de la note, expriment leur vive préoccupation et déplorent les conséquences de ce différend sur la cohésion et le fonctionnement de l’institution.
Conscients des défis environnementaux majeurs auxquels Haïti est confrontée, notamment la déforestation accélérée, l’érosion des bassins versants, la perte de biodiversité, l’accumulation des déchets et les impacts croissants du changement climatique, les Directeurs centraux rappellent qu’aucun retard ou blocage administratif ne saurait être toléré. Chaque jour perdu compromet la capacité du Ministère à agir efficacement pour protéger le patrimoine naturel du pays.
Réaffirmant leur attachement au bon fonctionnement administratif, au respect des principes de gouvernance et à l’intérêt supérieur national, ils préconisent la préservation de l’efficacité institutionnelle et la continuité du service public environnemental. Dans un appel solennel, les Directeurs centraux invitent toutes les parties prenantes à trouver, dans les plus brefs délais, une issue responsable et concertée à cette crise afin de restaurer la coordination et l’unité indispensables à la mission environnementale du Ministère.
-FIN-
Nous publions la correspondance du 22 aout dernier des directeurs centraux acheminée au Ministre de l’environnement Jean-Pierre Moise-Fils
À : Monsieur JEAN PIERRE Moise-Fils Ministre de l’Environnement
En ses bureaux.
– Des : Directeurs centraux
Objet : Appel à la résolution de la crise entre le Directeur Général et les Directeurs Départementaux. Monsieur le Ministre,
Nous, les Directeurs centraux du Ministère de l’Environnement, exprimons par la présente note, notre vive inquiétude et déplorons la situation conflictuelle qui oppose le Directeur Général aux Directeurs Départementaux. Ces derniers dans leurs récentes correspondances, ont porté à l’attention des instances compétentes des faits et préoccupations légitimes et sérieux en lien avec le fonctionnement de notre institution. Leur refus de collaborer, est un acte crucial et traduit un malaise profond, révélateur d’un dysfonctionnement managérial que votre leadership aurait dû anticiper. Il a rompu en quelque sorte la chaîne hiérarchique qui garantit normalement la bonne circulation des directives et la mise en œuvre harmonieuse des programmes.
Ce différend qui aurait dû trouver une issue rapide dans le cadre des mécanismes internes de concertation et de dialogue, ait pris une telle ampleur au point de fragiliser la cohésion institutionnelle. Il risque de compromettre la tenue des conseils de direction, la finalisation du plan d’action pour l’environnement et la continuité de l’action environnementale sur l’ensemble du territoire national.
En tant que garants, de la vision stratégique du Ministère au niveau central, responsable de la conception et du suivi des politiques publiques environnementales, nous ne pouvons en aucun cas rester indifférents face à une crise qui menace directement notre capacité collective à agir dans l’intérêt du pays et de ses citoyens. Les enjeux environnementaux qui aujourd’hui nous interpellent ne tolèrent ni retard, ni paralysie, ni division.
Le Ministère s’est doté d’un équilibre entre ses structures centrales et départementales. Les Directions Centrales ont pour mission de contribuer à la conception, à la coordination et de coordonner les politiques publiques, d’élaborer des stratégies et des plans d’action répondant aux priorités nationales, et de garantir leur conformité aux engagements internationaux pris par Haïti.
À cette fonction de pilotage répond celle des Directions Départementales, déployées à travers les dix (10) départements du pays. Elles sont, pour ainsi dire, les bras opérationnels et les yeux du Ministère sur le terrain. Ce sont elles qui traduisent concrètement les orientations stratégiques en actions tangibles, qui assurent la liaison avec les autorités locales, coordonnent la mise en œuvre des programmes et veillent, au quotidien, à ce que les objectifs fixés au niveau central trouvent leur expression dans la réalité des villes, des communes et des sections communales. L’histoire institutionnelle de notre ministère a montré, à maintes reprises, que c’est dans la synergie entre ces deux niveaux que réside la clé de notre efficacité.
Aujourd’hui, cette chaine de complémentarité est mise à rude épreuve par les tensions qui s’installent. Il est impératif de se souvenir que notre mission dépasse les individus et les fonctions, et qu’elle puise sa légitimité dans la continuité d’un modèle administrative éprouvé.
Face à cette situation, il est de notre devoir, en tant que Directeurs Centraux, de lancer un appel solennel à un dénouement rapide, fondé sur les principes de gouvernance, de responsabilité administrative, de respect institutionnel et d’intérêt supérieur national. C’est en ce sens que nous réaffirmons notre attachement aux valeurs de l’État, à la continuité du service public, et à l’obligation morale qui nous incombe de défendre l’environnement haïtien.
Suivent les signatures
Sonia ORISME Dominique Pierrilus PIERRE
Louidjy JEUDY Eder AUDATE
Marie Lourdes MAURA Yves Junior VANCOL
Coles HUGO Maxdene JOSEPH
Frantz Daniel PIERRE Marc Antoine SALOMON
Reginald MOISE Gerty PIERRE
Rony HORAT Ematel BELANCE
Harry THEODORE Jacques REYME
Rosette FAUSTIN Ninon ANGRAND

