Le mouvement citoyen Nou Bouke a organisé, ce samedi 09 aout après-midi, un rassemblement place de la République à Paris pour dénoncer la présence en France de Maître André Michel, figure controversée de la scène politique haïtienne. Femmes, hommes et enfants se sont réunis pour exprimer leur colère face à l’effondrement du pays et à ce qu’ils qualifient de « trahison » de la part de certains dirigeants.
« André Michel est un traître. Il a vendu la lutte et trahi le peuple haïtien », ont scandé plusieurs manifestants, rappelant que de nombreux politiciens, autrefois porteurs d’espoirs de justice sociale et de changement, auraient abandonné la cause populaire. Selon eux, André Michel serait également l’un des responsables de la spirale de violence actuelle en Haïti, l’accusant d’avoir, par le passé, appelé à des actions radicales, comme « brûler le pays ».
Pour Manbo Farah, militante du mouvement Nou Bouke, la présence de l’avocat à Paris est inacceptable : « Il n’a rien à faire sur le sol français. C’est un voyou. » Elle appelle les autorités françaises à « prendre leurs responsabilités ».
De son côté, Moïse Eugène, membre de Nou Bouke, insiste sur le fait que ce rassemblement dépasse la seule figure d’André Michel : « C’est l’expression de la révolte et de l’indignation de la diaspora face à la situation dramatique d’Haïti. » Il dénonce également l’échec du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), incapable selon lui de restaurer l’ordre, de garantir la sécurité ou de préparer des élections. Eugène Moise, membre de Nou Bouke, s’oppose en outre à l’avant-projet de constitution, qu’il juge « antidémocratique » car il exclurait de la vie politique les 2,5 millions d’Haïtiens vivant à l’étranger.
Le rassemblement a aussi reçu le soutien de personnalités politiques françaises, notamment Bally Bagayoko, chef de file de la France Insoumise à Saint-Denis, présent sur place pour exprimer sa solidarité avec la diaspora haïtienne.
Le mouvement Nou Bouke promet de poursuivre ses actions en France et à travers le monde, affirmant que « la pression internationale doit s’accentuer » et que « le peuple haïtien ne doit pas être abandonné ».
Judith Saint-Jean