25 septembre 2025
Intelligence artificielle – Encore une fois, Haïti s’apprête à mordre la poussière
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Intelligence artificielle – Encore une fois, Haïti s’apprête à mordre la poussière

Le monde avance. Il file à une vitesse vertigineuse, propulsé désormais par l’intelligence artificielle (IA), cette nouvelle frontière technologique qui redéfinit les économies, les sociétés et même les relations humaines.

Pendant ce temps, Haïti, encore prisonnière de ses crises endémiques, s’apprête – une fois de plus – à rater le train.

Ce n’est ni nouveau ni surprenant. Depuis plus de deux siècles, le pays qui a fait vaciller l’ordre esclavagiste mondial a pourtant peiné à s’inscrire dans les grands mouvements de l’histoire. Révolution industrielle ? Loin derrière. Transition énergétique ? Jamais amorcée. Démocratisation politique ? Un rêve constamment piétiné. Révolution numérique ? À peine entamée. Aujourd’hui, alors que l’IA transforme les paradigmes de l’emploi, de l’éducation, de la santé et de la gouvernance, Haïti est aux abonnés absents.

L’infrastructure numérique est défaillante. Les politiques publiques sont inexistantes. Le capital humain, pourtant débrouillard et créatif, est abandonné sans formation, sans ressources, sans perspective. Et pendant que d’autres pays du Sud investissent dans la formation en codage, dans la robotique ou les incubateurs technologiques, nous investissons dans la survie, ou pire, dans le chaos.

Pire encore, les voix politiques restent silencieuses sur ces enjeux cruciaux. Aucun débat national sur l’IA. Aucune feuille de route. Aucune stratégie. L’État haïtien continue d’ignorer que dans le monde de demain – qui est déjà celui d’aujourd’hui – ceux qui ne maîtrisent pas l’IA en subiront les diktats.

Il ne s’agit pas ici de rêver de Silicon Valley à Port-au-Prince du jour au lendemain. Il s’agit de commencer, enfin. De comprendre que chaque enfant haïtien a le droit d’accéder aux outils du futur. Que chaque université devrait enseigner les principes fondamentaux de l’IA. Que chaque institution publique devrait réfléchir à son intégration.

Car l’IA n’est pas une mode. C’est une lame de fond. Et si Haïti ne veut pas mordre la poussière, encore une fois, elle doit se réveiller. Tenter, malgré tout, de saisir ce rendez-vous historique.

Il n’est pas trop tard. Mais l’horloge tourne.

Daniel Alouidor

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