28 décembre 2025
Examens officiels bâclés, éducation effondrée, visite de Fils-Aimé à Washington : réaction de la CUTRASEPH
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Examens officiels bâclés, éducation effondrée, visite de Fils-Aimé à Washington : réaction de la CUTRASEPH

Les conditions dans lesquelles les épreuves officielles de 9è année fondamentale et de NS4 se sont déroulées donnent à questionner sur la mission réelle des autorités du Ministère de l’Éducation nationale et de la formation professionnelle (MENF), commentent les syndicalistes de la Centrale unitaire des travailleurs du secteur public et privé d’Haïti (CUTRASEPH).

En affirmant que « l’école en Haïti s’est effondrée », sans toutefois indiquer un plan de redressement cohérent, le ministre de l’Éducation nationale et de la formation professionnelle, Augustin Antoine fait preuve d’un dirigeant irresponsable, réagit le syndicaliste Josué Mérilien. Le secrétaire général de la CUTRASEPH rappelle la contribution du ministre Augustin dans la dégradation du système éducatif en assistant passif á la poursuite d’une grève d’enseignants pendant plus de 6 mois. 

S’il y a grève pendant plus six mois et si cette grève reste encore pendante puisqu’aucune entente n’a été pas encore trouvée entre le Ministère de l’Éducation et les syndicats d’enseignants, cela revient à dire qu’il n’ y avait pas eu d’apprentissages. Comment expliquer dans une pareille circonstance la tenue, comme à l’ordinaire, des examens officiels?

 Évaluer les élèves sans s’assurer préalablement qu’ il y a eu effectivement  des apprentissages soutenus, relève d’une politique visant à démantibuler le système éducatif.  

En ce qui concerne les cours de compensation organisés par le Ministère de l’Éducation, le syndicaliste affirme ne pas comprendre comment qu’un ministre peut se permettre de dire au public qu’il organise pour les élèves de 9ème AF et de philo exclusivement des cours de rattrapage pendant les jours de week-end  alors que ces mêmes elèves sont abandonnés à leur sort, sans possibilité de bénéficier de cours pendant les cinq jours réguliers de la semaine? Ordinairement quand il y a grève, on parle de cours de rattrapage après la levée de la grève. Puisque les elèves ont perdu plusieurs heures de cours durant la grève, on organise, à l’intention des elèves, après la reprise des activités scolaires, des cours spéciaux durant le week-end pour leur permettre de se rattraper un peu. Laisser trainer les elèves pendant les cinq jours de la semaine et les offrir des soit-disant cours de compensation ou de rattrapage au cours du week-end, c’est mentir aux gens ou faire de la démagogie politique, critique Josué Mérilien .

Dans une critique au vitriol, les dirigeants de la CUTRASEPH, qui rencontraient la presse, ont dénoncé un ministre sans vision, dénoué de sens de responsabilité, indifférent au sort des élèves avides du pain de l’instruction.  Le comble de l’affaire réside dans les conditions dans lesquelles les épreuves se sont déroulées avec des textes d’examens en  circulation avant les évaluations.

Dans un exercice académique 2024/2025 rudement éprouvé, le ministre Antoine a foulé au pied les sacrifices consentis par des parents, des élèves qui ont dû affronter des défis relevés, reprend le syndicaliste Josué Mérilien.

À propos de la visite à Washington du premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, le numéro un de l’Union nationale des normaliens d’Haiti (UNNOH), dénonce le comportement poltron du chef du gouvernement incapable de souligner à l’attention des américains leur implication dans l’insécurité en Haiti en alimentant les gangs en armes et en munitions. Il souligne la confiscation par la Primature des équipements et drones destinés à combattre les gangs.

 L’instrumentalisation politique de la misère, du malheur de la population a été vivement critiquée par les syndicalistes de la CUTRASEPH. Plusieurs militants ont été mobilisés pour accueillir le premier ministre dans une ambiance de grands clivages et d’antagonisme. Des déplacés forcés qui galèrent dans des camps de fortunes ont été payés par des alliés de la Primature, pendant que le climat sécuritaire se dégrade.

À l’arrivée le 7 août 2025 de Laurent St-Cyr à la coordination du Conseil présidentiel (CPT), Josué Mérilien redoute d’un danger pour la démocratie. Un président du CPT et un premier ministre, membres du secteur privé des affaires , peuvent former un binôme réactionnaire dangereux. Il rappelle un secteur privé problématique historiquement insolvable envers l’État et impliqué dans le financement des gangs et autres.

Ce secteur privé, qui avait reconnu avoir fait de multiples torts au pays par ses mauvaises pratiques de corruption et autres, s’est-il déjà répenti ou a t-il fourni, des preuves suffisantes de repentance qui auraient habilité deux membres de ce  secteur privé réputé mafieux à se trouver, à la fois, à tête de la Primature et du Conseil Présidentiel de Transitions. La présence de ces deux membres du Secteur privé, à savoir Alix  Didier Fils- Aimé et Laurent St Cyr au niveau des deux plus hautes instances de l’Etat, représente un danger certain. Qu’on se rappelle des derniers contrats troublants et suspects passés entre Alix Didier Fils-Aimé et plusieurs opérateurs privés au détriment des interêts supérieurs du Peuple et dans une opacité totale.  Les syndicalistes invitent le peuple à se réveiller et à doubler de vigilance.

À propos de la présence en Haiti, la semaine derniere d’une délégation de l’ALBA, Josué Mérilien évoque la nécessité d’une solidarité internationale avec des actes concrets envers Haiti. La délégation s’est informée de la situation générale du pays tout en annonçant la participation d’Haïti  au Forum mondial des peuples, les 24 et 25 juillet à Caracas.

Hervé Noël

vevenoel@gmail.com

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