Haïti : La Police Nationale dénonce une campagne de désinformation autour de son financement
Dans une note officielle datée du 23 juillet, la Police Nationale d’Haïti (PNH) a tenu à lever le voile sur les malentendus persistants concernant les fonds sollicités pour ses opérations contre les gangs armés. Alors que le pays traverse une recrudescence de la violence, en particulier dans les départements de l’Ouest, du Centre et de l’Artibonite, l’institution policière dénonce une « campagne de désinformation malveillante » orchestrée sur les réseaux sociaux.
Selon la note, la PNH avait adressé au ministère de l’Économie et des Finances un budget prévisionnel de 272 millions de gourdes, destiné à financer des opérations majeures dans plusieurs zones à risque, telles que Kenscoff, Torcel, Gressier, Mirebalais ou encore Port-au-Prince.
Or, seulement 65 % de cette enveloppe – soit 177 millions de gourdes – ont été accordés. Pire encore : aucun de ces fonds n’a encore été décaissé à l’heure actuelle. Résultat, la PNH accumule des dettes depuis quatre mois, incapable de rembourser ses créanciers.
L’institution précise que ces ressources sont destinées à des postes essentiels : carburant, per diem pour les agents, restauration, boissons, réparation des véhicules et imprévus logistiques. Elle insiste sur le fait qu’aucun chèque n’a encore été délivré, contredisant les rumeurs selon lesquelles les sommes auraient déjà été détournées ou utilisées.
Le Directeur général par intérim, M. Rameau Normil, en a profité pour réaffirmer l’engagement de la police en faveur de la transparence et saluer le courage des policiers sur le terrain. Il appelle les citoyens à maintenir leur collaboration avec les forces de l’ordre, dans le cadre du programme de « Mariage Police-Population ».
Dans un pays miné par la violence des gangs et la défiance envers les institutions, cette sortie vise à restaurer la confiance du public et à souligner les difficultés structurelles auxquelles fait face la principale force de sécurité d’Haïti.