Haïti écartée : la congresswoman Cherfilus-McCormick interpelle la diplomatie américaine
Lors d’une audition, mercredi après-midi au House Foreign Affairs Committee, la représentante démocrate Sheila Cherfilus-McCormick (Floride) a publiquement remis en question la cohérence de la politique étrangère des États-Unis, en s’adressant directement à la sous-secrétaire d’État aux affaires politiques, Allison Hooker.
À travers une intervention ferme et articulée – audio – , elle a dénoncé l’écart croissant entre les slogans politiques — notamment « Putting Americans’ interests first » — et l’absence de stratégies concrètes, fondées sur l’expertise et l’anticipation.
« Je ne veux pas que ces slogans restent des mots creux. Nous devons voir des politiques tangibles, des procédures d’atténuation, des actions correctives et surtout des experts à la table. Trop de professionnels sont licenciés, alors que nous avons plus que jamais besoin de compétence dans la mise en œuvre », a-t-elle déclaré.
Déplaçant ensuite l’attention sur le dossier haïtien, la congresswoman a demandé explicitement à connaître la stratégie du Département d’État pour ce pays « unique dans la région », tout en critiquant la fermeture du Haitian Affairs Office — une décision qu’elle juge dangereusement précipitée. « Haïti traverse une crise majeure, alimentée par l’afflux d’armes en provenance des États-Unis et la diffusion du narcotrafic dans toute la Caraïbe. Éliminer ce bureau, c’est affaiblir la capacité de réponse dans l’hémisphère », a-t-elle insisté.
« Nous avons besoin d’experts à la table. Ce bureau aurait dû être renforcé, pas éliminé, surtout avec l’ampleur du trafic d’armes en provenance des États-Unis vers Haïti et la propagation du narcotrafic dans toute la région caraïbe », a-t-elle conseillé jugeant juge cette décision dangereusement précipitée.
Face à une réponse en apparence vague de la Secretaire Allison Hooker, évoquant uniquement une réorganisation interne confiée aux bureaux régionaux, l’élue a conclu sur une mise en garde : sans vision stratégique, sans expertise ni mécanismes de correction, la politique étrangère américaine perd en crédibilité et laisse ses alliés, comme Haïti, sombrer sans accompagnement.
cba