Gonaives le 17 juillet 2025
Mon cher autre moi-même,
Par un après-midi assombri, je me retrouve seul dans une chambre calfeutrée par le désespoir et la mélancolie, croyant que mon autre moi-même, où qu’il s’agite ou qu’elle se morfonde, répondra à mes cris et à ceux d’autres frères et soeurs tenaillés par des misères atroces que vouent à l’indifférence la plus abjecte eux qui s’approprient le budget public comme un droit de rapine, transférable illégitimement à la volonté de leurs maitres étrangers. Sentez-vous douloureusement comme moi 1la menace qui pèse sur mon pays, le vôtre, le nôtre? Il pourrait bientôt 1disparaître.
Etes-vous, mon autre moi-même, encore haitien, celui qui croit en un sol, aujourd’hui sacrilège, à purifier, en une unité spirituelle, la nation, à sauvegarder, en un destin de grandeur à ennoblir de 1génération en génération?
Les corps déchiquetés, calcinés, les maisons éventrées, les viols qui crient aux nuages épais 1d’indifférence, les ventres affamés qui se tordent d’aphonie disent assez que l’irresponsabilité devant le malheur collectif est un crime citoyen 1impardonnable et que se croiser les bras, ne rien faire n’est pas seulement lâche, mais un acte d’inhumanité énorme.
Alors, débout, tendez-moi la main, soutenez les autres mains, ensemble avançons unis, résolus, intrépides, clamons, montrons, nous reprenons en charge le destin de notre pays, ceux qui produisent pour le bien-être, ceux qui encore sont abandonnés aux misères infrahumaines. Ce sera un 3 août 2025, jour de la délivrance, jour de l’unité nationale par la solidarité sociale et la fraternité humaine.
Mete kran
Solidairement et fraternellement
Pierre Robert Auguste