L’événement Zantray revient pour une deuxième édition à Montréal. Cette année, dans le cadre du Mois créole, Espace Culturel Vertières propose une plongée immersive dans la vie d’Anacaona, figure emblématique de la résistance autochtone et héroïne haïtienne.
Le spectacle, intitulé « Anacaona : Mémoire autochtone et identité créole », se tiendra le 25 octobre prochain, à la Cinquième Salle de la Place des Arts. Conçu comme une œuvre vivante mêlant poésie, théâtre, chant, danse et musique, ce spectacle convie le public à un voyage sensoriel au cœur de l’histoire et de l’héritage, cette grande figure dont la mémoire traverse les siècles et continue de nourrir les luttes féminines, autochtones et anticoloniales. Sur scène, une vingtaine d’artistes, danseurs, comédiens et performeurs incarneront des fragments de son parcours, entre archives réimaginées, récits poétiques et mouvements chorégraphiques.
Paul-Harry Grégoire, metteur en scène et directeur artistique du projet, explique : « Ce spectacle est une invitation à regarder notre histoire autrement, à travers le regard d’une femme autochtone qui a marqué l’imaginaire de tout un peuple. Anacaona, ce n’est pas qu’un nom dans les livres : c’est une voix, une intelligence, une mémoire vive. Nous voulons transmettre cette mémoire par les arts, en la rendant accessible, vivante, vibrante. À travers elle, nous posons des questions urgentes sur l’identité, la colonisation, la dignité et la résistance. La scène deviendra un espace sacré où la beauté de son combat prendra forme et parlera au cœur de chacun. », explique le directeur général d’Espace Culturel Vertières.
Le metteur en scène souligne également l’importance de faire dialoguer mémoire autochtone et héritage créole, dans un contexte où les identités s’entrelacent et se réinventent : « L’histoire d’Anacaona nous concerne tous. Elle est au croisement de plusieurs mondes : le monde taïno, le monde africain, le monde créole en devenir. C’est en racontant ces histoires-là, dans toute leur complexité, qu’on peut imaginer un avenir plus juste. »
Avec cette édition 2025, Zantray entend offrir bien plus qu’un spectacle : un moment de partage, de reconnaissance et de transmission, pour que les voix du passé continuent de résonner dans les luttes d’aujourd’hui.
« Zantray veut accroître la sensibilisation à la diversité culturelle du Canada, en mettant en lumière les liens historiques et culturels entre les peuples autochtones et les communautés créoles, souvent invisibilisés dans les narratifs dominants. Favoriser la pleine participation culturelle et sociale de groupes sous-représentés (communautés afrodescendantes, créoles et autochtones), par la création artistique et le dialogue public. Renforcer les capacités des communautés à lutter contre le racisme systémique, en valorisant leurs héritages, leur résilience et en créant des ponts entre elles à travers l’art, le savoir et l’engagement communautaire », écrit les responsables dans un communiqué.
Plusieurs voix de l’art haïtien et autochtone seront de la partie, la chanteuse Rebecca Jean ; la Troupe de danses EXRESIYON ; le chef d’orchestre Dickens Princivil et l’orchestre de musiques du monde Oktoecho.

