Mia Mottley invite les citoyens de la CARICOM à pousser leurs gouvernements à reconnaître la CCJ comme Cour Suprême
Montego Bay, 8 juillet 2025 – La Première ministre de la Barbade, Mia Amor Mottley, a lancé un appel aux citoyens des pays membres de la CARICOM, les invitant à exercer une pression civique accrue sur leurs gouvernements afin qu’ils adoptent pleinement la Caribbean Court of Justice (CCJ) comme cour de dernier ressort. À ce jour, seuls cinq des onze États membres éligibles à cette compétence d’appel — la Barbade, le Belize, la Dominique, la Guyana et Sainte-Lucie — ont ratifié l’intégration pleine de cette juridiction régionale.
Dans sa déclaration, Mottley a souligné que le recours à la CCJ constitue un acte d’émancipation juridique et de consolidation de la souveraineté judiciaire des nations caribéennes, par opposition à la dépendance persistante vis-à-vis du Comité judiciaire du Conseil privé de Londres, vestige du système colonial britannique. Elle a appelé expressément des pays comme Haïti, la Jamaïque, les Bahamas, la Grenade, Montserrat et Antigua-et-Barbuda à accélérer les réformes constitutionnelles nécessaires à cette transition, en mobilisant les citoyens à travers des processus démocratiques internes, notamment des référendums.
Haïti, bien que membre de la CARICOM depuis 2002, ne participe encore ni à la juridiction originelle ni à la juridiction d’appel de la CCJ. Ce maintien à l’écart illustre, selon plusieurs analystes, les lacunes institutionnelles du pays en matière d’intégration régionale et de réformes juridiques fondamentales. Pourtant, l’adhésion à la CCJ pourrait permettre à Haïti de bénéficier d’une justice régionale renforcée, mieux adaptée à ses spécificités linguistiques, culturelles et constitutionnelles.
Mia Mottley conclut que l’avenir de l’indépendance juridique caribéenne repose sur la volonté politique des États, mais surtout sur l’engagement de leurs peuples à se doter de mécanismes judiciaires propres, compétents et légitimes à l’échelle régionale.

