Le Président du Conseil Electoral Provisoire (CEP), M. Patrick Saint-Hilaire, a confirmé lors d’un entretien exclusif avec notre rédaction que si les travaux logistiques et techniques ont commencé dans les neuf départements géographiques du pays, aucune date n’a encore été fixée pour la tenue d’un référendum ou d’élections.
Interrogé sur les déclarations du Premier Ministre de facto, qui avait évoqué lundi dernier dans son bureau la rédaction d’un décret référendaire en collaboration avec les Conseillers électoraux, dont certains avaient été nommés manu militari par M. Leslie Voltaire, M. Saint-Hilaire a réitéré que cette décision relevait exclusivement de l’Exécutif : « Il n’appartient pas au CEP de décider ni de la tenue d’un référendum, ni de sa date ». Il a insisté sur le fait que son institution travaillait à l’établissement d’un calendrier opérationnel et au respect des cadres juridiques existants.
Quant à la perspective de voter dans un contexte où Haïti n’a pas connu d’élections depuis près d’une décennie, le représentant de l’Eglise catholique au CEP a reconnu qu’« il est temps de retourner à la normalité constitutionnelle. » Cependant, il n’a pas pu confirmer la faisabilité d’un scrutin d’ici la fin de l’année 2025, alors que celle-ci approche à grands pas.
Plus loin, M. Saint-Hilaire a réaffirmé que son équipe « peut faire son boulot conformément à la loi », tout en soulignant les limites de son mandat face à des décisions politiques qui, selon lui, dépassent le cadre électoral stricto sensu.
Soulignons qu’en fin juin, le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) a, en un temps record selon certains, élaboré non seulement un décret référendaire illégal et inconstitutionnel, mais aussi un décret sur le Code de procédure pénale. Deux textes majeurs, fragiles sur le plan constitutionnel, et dont l’adoption précipitée engage de manière préoccupante l’avenir institutionnel et juridique du pays.
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