Dans un quartier multiculturel de Madrid, Edith Chimbo savoure un café au soleil, loin de la peur et de l’illégalité que vit sa cousine à New York. Son expérience illustre la différence de traitement des migrants entre l’Espagne et les États-Unis, particulièrement pour les Latino-Américains.
L’Espagne, nouvelle terre d’accueil
Forte de ses liens historiques avec l’Amérique latine, l’Espagne accueille massivement des migrants hispanophones, facilitant leur intégration grâce à la langue, la religion et la culture partagée. Depuis 2021, environ 700 000 sans-papiers ont été régularisés, et un nouveau projet de loi pourrait en régulariser jusqu’à un million de plus.
Les migrants comblent les pénuries dans des secteurs clés : santé, agriculture, technologie, construction. Même certaines villes ravagées par les inondations, comme Valence, ont vu des milliers de migrants régularisés pour participer à la reconstruction.
Croissance et cohésion sociale
L’immigration est un levier de croissance : entre 2022 et 2024, le PIB par habitant a augmenté de 2,9 %, et la Banque d’Espagne attribue un quart de cette progression aux travailleurs étrangers. Près de 73 % des employés de certaines entreprises tech comme Avantio sont issus de l’immigration.
Un contraste avec les États-Unis
Alors que les États-Unis, sous Donald Trump, renforcent les restrictions, l’Espagne construit un modèle inclusif et pragmatique. Même la droite espagnole s’ouvre à l’immigration latino-américaine, vue comme culturellement compatible.
Pour des milliers de migrants comme Ibra Bayane, ancien ouvrier informel aujourd’hui régularisé, la vie en Espagne représente une dignité retrouvée. Comme il le dit simplement : « Ma vie est meilleure maintenant. Je peux vivre. »

